Le jour où le Tour de France n'a pas eu lieu
Onze
ans après sa création le Tour de France s'élance pour un nouveau
Tour du pays. En ce 28 juin 1914, les coureurs ne le savent pas
encore, mais c'est la dernière fois avant cinq ans qu'ils vont
parcourir la France à vélo. À peine le Tour terminé, et la
victoire de Philippe Thys célébrée, la mobilisation générale est
proclamée. De nombreux champions partent sur le front. 10% d'entre
eux perdront la vie dont trois vainqueurs de l'épreuve, Octave
Lapize, Lucien Petit-Breton et François Faber.
Le
Tour ne reprendra qu'en 1919, quelques mois après la fin de la
première guerre mondiale. Son parcours emprunte le fameux "chemin
de ronde" qui encercle véritablement le pays. Une épreuve longue
de 5.660 km parcourus en 15 étapes. Cette année là, il passe
notamment par Metz et Strasbourg libérées de l'occupation
allemande.
Mais
ce tour est difficile pour les coureurs. Ils sont 67 à prendre
le départ, ils ne seront que 50 a l'arrivée. En cause, les routes
abimées, le matériel obsolète (les usines de vélos ont été
reconverties en usine d'armements) les hôtels réquisitionnés.
Mais le plus important n'est pas là. La France est en paix, elle
peut de nouveau s'amuser.
Le
Tour s'arrête en 1939
Cela
durera 20 ans. Vingt ans avant, qu'une fois de plus, la grande
boucle ne se fasse rattraper par l'Histoire. Dès 1939, le
vent du conflit à venir souffle sur le Tour. L'Allemagne, l'Italie
et l'Espagne ne participent pas au Tour. Quelques coureurs, qui
effectuent leur service militaire, ne sont pas autorisés à venir.
Et le 30 juillet, c'est un Belge, Sylvère Maes qui l'emporte.
Lui non plus ne sait alors pas qu'il ne pourra pas défendre son
titre l'année suivante.
Ce qu'il ne sait pas non plus, c'est que le Tour de France ne
renaîtra pas dès la seconde guerre mondiale terminée. Le journal
l'Auto, qui a lancé l'épreuve, est interdit de parution à la
libération pour avoir été distribué durant la guerre avec la
bénédiction des autorités allemandes. Jacques Goddet, directeur de
l'Auto et coorganisateur du Tour, est toutefois autorisé à
relancer un journal sportif en 1946. L'Équipe vient de naître.
Et,
suivant la même formule qui a fait le succès de l'Auto, l'Equipe
relance le Tour en 1947. L'épreuve, qui traverse notamment la
Belgique et le Luxembourg, est à nouveau un succès populaire. Et
c'est un coriace breton qui l'emporte, Jean Robic. Depuis, le
Tour de France ne s'est plus arrêté une seule fois.
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