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Le jour où les médias se sont appropriés le Tour

Chaque année, ce sont des centaines de journalistes qui se retrouvent au mois de juillet sur les routes de France pour faire vivre l'épreuve dans le monde entier. L'histoire de la grande boucle est d'ailleurs intimement liée à celle des médias, puisque c'est pour promouvoir un journal, l'Auto, qu'Henri Desgranges (sur une idée de Geo Lefèvre) a inventé cette épreuve en 1903. Son organisation a ensuite constamment évolué en fonction des besoins des différents supports.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (SIPA)

Début
janvier 1903. Sur sa une, le journal l'Auto , créé quelques années
avant, annonce fièrement le lancement au mois de juillet de "la
plus grande épreuve cycliste jamais organisée : Le Tour de France".
L'idée est simple, il faut augmenter les ventes et en profiter
pour asseoir sa domination sur le concurrent de l'époque : Le
Vélo
.

Et
dès la première année, le pari est réussi. Sous la plume d'Henri
Desgranges, le Tour est décrit comme une aventure humaine et un
combat entre l'homme sur sa machine et la route. Le public est au
rendez-vous, les ventes augmentent. L'année d'après, Le Vélo
mettra la clé sous la porte. Après la Seconde guerre mondiale, le
journal l'Équipe , créé sur les ruines de l'Auto prendra le
relais.

Premier reportage radio en 1930

Face
au formidable succès populaire, du Tour de France, les autres médias
se mettent à s'interesser à l'épreuve qui devient au fil des
années un véritable précurseur de bons nombres d'évolutions. En
1930, le Tour donne lieu aux premiers reportages radios, qui
prendront ensuite de l'ampleur. Dans les cinémas, les actualités
diffusent également quelques images de la Grande Boucle. 

L'ère de la télévision

Après
la Seconde guerre mondiale, le Tour entre dans une nouvelle ère avec
l'avènement de la télévision. Dès les années 60, la télé
devient le meilleur moyen de suivre  l'épreuve retransmise en
direct. Le combat sur les pentes du Puy-de-Dôme entre Anquetil et
Poulidor en 1964 marque le début de l'amour passionnel entre les
Français et le Tour à la télé

De grandes plumes

Mais
la Grande boucle a aussi permis à de grandes plumes de s'exprimer.
Deux noms sortent du lot. Dans les années 20, Albert Londres décrit
la souffrance et la douleur extrême endurée par les cyclistes.
L'expression, Les forçats de la route , titre de l'un de
ses livres, rentrera dans le langage commun pour évoquer les
coureurs du Tour.

Après
la guerre, un autre nom se détache, celui d'Antoine Blondin. Pour
le journal l'Équipe, il a suivi 27 éditions du Tour de France. Il
écrira plus de 700 chroniques pour le quotidien sportif. Des récits
littéraires mêlant célébration des coureurs et amour du public :

"En
traversant les Pyrénées, nous avons pu, ce jour-là, sonder le
prodigieux double fond de la nature humaine." (Antoine Blondin)

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