Le peloton rejoint Paris sur les rotules
"Trois semaines de course, ça use, je n'ai pas l'habitude
de faire ces efforts là" , lache Alexis Vuillemoz qui
découvrait son premier Tour de France. Le jeune coureur de Sojasun
termine la course rincée mais avec le sourire. "C'est une
fatigue des moteurs, physique, musculaire. Mais on se surprend à
voir que l'organisme arrive plus ou moins à se réparer" ,
raconte-t-il.
Tous le disent, l'effort a été intense. "Le vélo c'est
un sport, pas un jeu ", sourit Stéphane Heulot, le manager de
la formation française. "Il y a eu trois semaines infernales,
dont la dernière qui a été terrible" , explique-t-il. Les
coureurs ont donc dû s'économisier, récupérer, apprendre à gérer
leur corps.
Des corps meurtris
Jean-Jacques Menuet, le médecin de l'équipe dresse la liste des
pathologies et des problèmes rencontrés par les coureurs. "Même
si ce sont des sportifs de haut niveau, ils ont 'reçus'.
Ils ont perdu des acides aminés, des réserves énergétiques (..)
mais la souffrance est aussi anatomique avec les tendons et les
muscles qui ont souffert" , raconte le médecin.
Autre problème rencontré par les sportifs sur ce Tour, les
problèmes digestifs. "Sur le vélo, ils ont une position
antiphysiologique, qui comprime leur intestin. Ils consomment aussi
beaucoup de boissons sucrées qui sont délétères en terme
d'équilibre . Dans ce cas là, le système digestif est l'un des
premiers éléments qui souffrent sur une course comme le Tour de
France" , détaille Jean-Jacques Menuet.
Mais la souffrance n'est pas que physique, elle est aussi dans la
tête. Alexis Vuillermoz raconte ainsi les hauts et les bas qu'il a
dû traverser. "Après la chute cela a été compliqué" ,
raconte-t-il et de poursuivre :
"Un jour ça va, et puis un autre on a un coup de moins bien."
Ce samedi, cela semblait aller pour Alexis Vuillermoz qui termine
son Tour avec une belle montée du Semnoz. Il termine 20e à moins de
cinq minutes du vainqueur.
Blues post-Tour
Le moral joue donc un rôle important et permet de tenir. "Paris
est magique, sourit le docteur et Paris permet de sublimer cette
douleur physique et dans la tête." Jean-Marc Marino, lui, a
particulièrement subit la pression du public. "Les Alpes
étaient jolis mais entre le bruit, la foule c'était usant. Au final
on a tenu juste avec les nerfs" , raconte le Toulousain.
Désormais, la dernière étape de gala se profile à Paris avant une
période de récupération. Elle ne sera pas très longue. Une
semaine à peine de repos sans toucher au vélo pour certains. "On
va passer du temps en famille, avec les amis ", explique Alexis
Vuillemoz qui redoute toutefois le "blues" post-Tour de
France. Ce retour au calme après trois semaines d'agitation
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