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Les grimpeurs de légende de cent Tours de France

Ils volent sur les pentes escarpées des montagnes. Plus la route s'élève, plus ils sont dans leur élément. Leurs attaques font souvent la différence dans le Tour de France même s'ils n'ont pas tous remporté l'épreuve, leur morphologie spécifique les handicapant durant les contre-la-montre. Les grimpeurs font partie des stars du Tour. Et en cent éditions, quelques-uns ont écrit la légende de l'épreuve.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Photosport Int / Rex Features)

Ils
sont aimés du public et c'est d'ailleurs au sommet des cols que
la foule est la plus dense. Les spectateurs aiment saisir cette
souffrance qui se dégage des visages, ce dépassement de soi mais
aussi cette aisance qui émane des plus grands spécialistes de
l'épreuve.

Un
grimpeur, c'est d'abord un physique particulier. "Un
petit corps et un gros moteur
", explique Christian Palka, journaliste à Radio France et ancien
coureur professionnel. Il a notamment couru avec l'un des plus
grands : Luis Ocaña. "Les
grimpeurs ont un rapport poids-puissance élevé. Légers, ils
souffrent moins des dénivelés importants
",
raconte-t-il.

"Beaucoup
ont grimpé très jeunes, chez eux, ils ont développé des aptitudes
pour la montagne
, * détaille Christian Palka, c'est notamment pour
cela qu'on trouve des Espagnols ou des Sud-américains parmi les
meilleurs* ". Cette année, le jeune Colombien Nairo Quintana a d'ailleurs
impressionné par son aisance dans les cols pyrénéens.

Des grimpeurs de légende

Mais
Quintana a encore du chemin à parcourir avant d'arriver au même
niveau que les grimpeurs légendaires du Tour. La liste est longue
mais certains sortent du lot.

Dans
les années 40, l'Italien Gino Bartali a dominé la montagne. Il a
remporté deux Tour de France (1938 et 1948). Il aurait d'ailleurs
pu en gagner d'autres si la guerre n'avait pas interrompu
l'épreuve et s'il n'avait pas rencontré sur sa route le
"campionissimo" Fausto Coppi.

Durant
les années 50 et 60, c'est un Espagnol qui s'illustre, peut-être, le plus grand grimpeur de tous les temps :
Federico Bahamontès, l'Aigle de Tolède. Il remporte six fois le
grand prix de la Montagne et une fois le Tour de France. Lui aussi a
eu le malheur d'arriver en même temps qu'un autre champion de
légende, Jacques Anquetil.

À
cette époque-là, un autre génie des pentes raides fascine les
spectateurs. Il est Luxembourgeois et est surnommé "le grimpeur
ailé" ou "l'Ange de la Montagne" - tout un programme. Charly
Gaul a lui aussi ramené le maillot jaune à Paris en 1958 et lui aussi eu le malheur de croiser Anquetil sur sa route.

Les
années 70 ont leurs héros de la montagne. L'un est Espagnol -
encore - il s'appelle Luis Ocaña. Il remporte un Tour (1973) mais
trouve en face de lui un champion exceptionnel, Eddy Merckx. L'autre
est Néerlandais : Joop Zoetemelk dominera les cols dans les
années 70 et 80. Dans ces années, un troisième homme est venu se
mêler à ce duel des géants de la montagne, Lucien Van Impe.
L'archétype du grimpeur. Avec son petit gabarit, il remportera
six fois le maillot blanc à pois rouges et le Tour de France 1976.

Marco Pantani et Richard Virenque

Même
auréolé de multiples scandales, un Italien a marqué la montagne.
Marco Pantani. Pantani, le "pirate", "l'elefantino". Son
petit gabarit et son talent éclatent au visage du monde en 1994 lors
du Tour de France où il attaque dans quasiment tous les cols. Ce
Tour, il le remportera en 1998 puis entamera une longue descente aux
enfers. Convaincu de dopage, il est retrouvé mort en 2004 dans un
hôtel de Rimini, victime d'une overdose de cocaïne.

À
la fin des années 90 et au début des années 2000, c'est un
Français qui domine le classement de la montagne, il a d'ailleurs
remporté le plus grand nombre de maillots à pois rouges (sept). Richard Virenque.
Champion très apprécié du public, son image a néanmoins été
ternie par l'affaire Festina en 1998 lorsque son équipe est exclue
du Tour pour une affaire de dopage. 

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