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Tour de France : l'absence de Froome et Dumoulin "ouvre des perspectives", avoue Romain Bardet

Le coureur d'AG2R La Mondiale réagit à l'absence de deux des favoris, cette année, sur le Tour.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le coureur d'A2GR La Mondiale Romain Bardet, le 10 mai 2019. (MICHEL STOUPAK / NURPHOTO)

L'absence des favoris Christopher Froome et Tom Dumoulin sur le Tour de France 2019, "cela ouvre des perspectives", avoue Romain Bardet, leader français de l’équipe AG2R La Mondiale et 6ème du dernier Tour de France. La Grande Boucle débute samedi 6 juillet par un contre-la-montre à Bruxelles.

franceinfo : À deux jours du départ du Tour, quel est votre état d'esprit ?

Romain Bardet : On sent que les choses se mettent en place, à la fois dans l'équipe, et autour, la fête prend place petit à petit. Cela fait grimper l'impatience et l'envie de mettre un premier dossard, samedi, à Bruxelles pour trois semaines très intenses.

Ensuite, tout passe en un clin d'oeil, on passe dans les hôtels un peu comme des fantômes, on n'a pas le temps (hormis pendant les journées de repos) de vraiment profiter de l'atmosphère des endroits que l'on traverse. On a des petits répits en course, où l'on peut admirer quelques hauts-lieux touristiques, quand le rythme de course nous le permet, mais ce n'est pas très fréquent. Et puis, c'est surtout une aventure humaine partagée, avec les sept coéquipiers et la trentaine de personnes du staff. C'est un peu tous ces sentiments, mêlés ensemble, qui rendent l'aventure vraiment unique.

Est-ce que l'absence de grands favoris comme Chris Froome ou Tom Dumoulin change votre état d'esprit ? Est-ce que ça ouvre des perspectives ?

Oui évidemment, cela ouvre des perspectives. Mais je me rends sur la ligne de départ avec le même état d'esprit que lorsqu'il y avait Christopher Froome, avec beaucoup d'humilité face au challenge qui nous attend. Premièrement, parce qu'on a beau avoir la meilleure préparation et le meilleur état d'esprit possible, tout peut arriver sur un Tour de France, il faut garder la tête froide. Et puis deuxièmement, il faut faire preuve d'humilité, surtout vis-à-vis des coureurs présents : certes, il manque deux, trois coureurs majeurs, mais il y en a dix autres à côté qui se sont aussi préparés à 100%, et qui vont être dans le match. Donc, il faut faire preuve de respect et d'humilité par rapport à cette concurrence. Ce sera à moi de saisir les opportunités, de me situer vis-à-vis d'eux et de voir ce que je peux espérer au fur et à mesure. Le Tour, a fortiori cette année, va se décider au fil des étapes et surtout en troisième semaine.

Lors des cinq dernières années, vous avez terminé 9ème, 6ème, 3ème et 2ème... La marche qui vous sépare de la première place, elle est immense ?

Oui et non. Quand on a goûté à ce sentiment de flirter avec le maillot jaune durant 20 étapes, on a quelque chose qui nous pousse, intérieurement, à aller plus haut. C'est ce qui me conduit dans mon entraînement au quotidien. C'est vrai que j'ai une vraie constance sur le Tour de France et c'est déjà pour moi quelque chose qui a beaucoup de sens. Il y a peu de coureurs qui sont capables d'être à leur vrai niveau pendant trois semaines, car beaucoup de choses peuvent se passer. Il faut une grande équipe à ses côtés, garder la tête froide quand ça se passe un peu moins bien.

Et puis, j'espère que l'expérience et le savoir-faire que j'ai accumulé au fil des années me permettra de faire la différence. Je sens que je continue à progresser physiquement et psychologiquement dans la manière dont j'aborde le Tour de France, donc j'espère pouvoir concrétiser ça. J'ai 28 ans, c'est ma septième participation au Tour de France, j'espère pouvoir faire mouche grâce à ces savoirs accumulés.

Vous allez jouer à domicile, en particulier le 14 juillet, jour de fête nationale, avec une arrivée chez vous, à Brioude en Haute-Loire. Vous y pensez, forcément ?

Oui j'y pense. Même si je connais assez bien maintenant toutes les routes de France, c'est très réconfortant de rouler sur ces routes qui m'ont vu faire mes premiers tours de roue, dans un environnement vraiment familier, dans un cadre qui m'apaise, qui me ressource, en Auvergne ou dans le Cantal, sur mes routes d'entraînement. Voir la frénésie du Tour de France qui arrive dans ce cadre, d'habitude si paisible, propice à la nature, c'est un vrai plaisir pour l'amoureux de la nature que je suis. Et puis, ça va être une belle fête du vélo, une belle mise en valeur de notre patrimoine.

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