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Tour de France : y a-t-il un lien entre cyclisme, dopage et cancer des testicules ?

Ivan Basso, lieutenant d'Alberto Contador, a révélé lundi qu'il souffrait de cette maladie dont avait déjà été victime Lance Armstrong. 

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le coureur italien Ivan Basso, lors du départ de l'étape du Tour de France Belfort-Porrentruy, le 8 juillet 2012.  (STEPHANE MAHE / REUTERS)

Le coureur italien Ivan Basso a révélé, lundi 13 juillet, qu'il souffrait d'un cancer des testicules, et qu'il se retirait du Tour de France. Cette annonce fait écho au cas de Lance Armstrong, qui avait vaincu la même maladie avant de gagner sept fois la Grande Boucle - avant qu'on le raye du palmarès pour dopage.

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Les coureurs cyclistes sont-ils plus exposés à ce cancer ? Peut-on faire un lien avec le dopage ? Francetv info répond aux questions que vous vous posez.

Les cyclistes sont-ils plus exposés à ce type de cancer ?

Le cancer des testicules touche essentiellement des hommes blancs, souvent âgés de 20 à 39 ans, soit le portrait-robot de 95% du peloton. Forcément, la population des coureurs cyclistes est exposée au risque. Une étude met en évidence qu'une pratique intensive du vélo peut augmenter le risque de développer ce type de cancer : les dingues de la petite reine soumettent leur scrotum à des traumatismes fréquents, et l'exposent aux produits chimiques contenus dans la selle et dans les cuissards en lycra, résume le site spécialisé European Urology (en anglais).

Cela dit, les auteurs de l'étude soulignent que pratiquer un sport régulièrement fait significativement baisser le risque de cancer, quel qu'il soit. Etre sédentaire entraîne, a contrario, un risque bien plus important. 

Peut-on faire un lien entre dopage et cancer des testicules ?

C'est un raccourci tentant après l'affaire Lance Armstrong. Et pourtant : si la prise d'EPO, d'hormones de croissance ou de stéroïdes aggrave le risque de développer de nombreux cancers, aucune étude n'a établi un lien entre dopage et cancer des testicules. Le coureur texan a déclaré, lors de sa confession en mondovision sur le plateau d'Oprah Winfrey en 2013, qu'il ne pensait pas que les produits dopants avaient provoqué son cancer.

Cela dit, quand on cherche dans les témoignages de ses anciens équipiers, son fidèle lieutenant George Hincapie affirme qu'"Armstrong a arrêté de prendre des hormones de croissance après son cancer", comme s'il sentait qu'il y avait un lien, relève le New York Daily News (en anglais).

Le cyclisme provoque-t-il d'autres types de cancers ?

Une étude britannique montre qu'un coureur cycliste assidu, qui passe plus de neuf heures par semaine sur son vélo, présente un risque accru de développer un cancer de la prostate. Mais cette étude, de l'aveu même de ses auteurs, demande confirmation.

Il faut garder à l'esprit que le développement d'un cancer est le résultat de multiples facteurs. Le cancer des testicules peut ainsi apparaître à cause d'une exposition à certains pesticides, en raison d'antécédents familiaux, ou juste parce qu'on fume beaucoup.

Y a-t-il d'autres sportifs souffrant de cette maladie ?

Le cancer des testicules frappe essentiellement des hommes entre 20 et 34 ans, et beaucoup de sportifs ont été touchés par cette maladie. On pense au footballeur argentin Jonas Gutierrez (ex-Newcastle) qui est revenu sur les terrains de Premier League après deux ans passés à combattre la maladie. Il a mis longtemps à révéler son cancer : "Quand les gens me demandaient, je leur disais que je m'étais rasé la tête à cause d'un pari", a-t-il expliqué à la télévision argentine. En France, Gaétan Courtet (ex-Reims, aujourd'hui à Auxerre) a lui aussi vaincu la maladie. "Je suis la preuve qu'on peut s'en sortir", affirmait-il au Parisien en 2012, lors de la montée de Reims en L1.

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