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"Tour de Gaule", "Tournoi des 5 tribus" et "Jeux olympiques", Astérix sur tous les terrains de sport

Le monde de la BD pleure Albert Uderzo, co-scénariste et dessinateur d’Astérix, décédé ce mardi à l’âge de 92 ans. Au cours de ses 38 aventures, l’irréductible gaulois a fait quelques percées remarquées dans l’univers du sport.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
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Confinement jour 8. Tout ce qui vous restait de papiers imprimés (oui on appelle aussi cela des livres) et de séries ont été dévorés si bien que vous avez l’impression d’être dans une salle d’attente de médecin généraliste avec sous les yeux des Paris Match, des Gala ou des Auto Plus en lambeaux datant de la fin du quinquennat Chirac. Pourquoi ne pas replonger dans les albums d’Astérix ? On en a tous quelques uns dans la chambre des enfants ou dans un carton au garage. Les fans de sport y trouveront leur compte avec des histoires, des références et des clins d’oeil aux compétitions et aux sportifs.

Maillot jaune, Alpe d'Huez et Eddy Merckx

Star de la BD franco-belge avec Tintin, Astérix ne pouvait pas rester insensibles aux charmes de la petite reine. Sorti en 1963, le "Tour de Gaule" est le premier album à s’appuyer sur mythe du Tour de France. Dans ce 5e opus, le crayon d’Uderzo affuble les deux héros d’un sac jaune qui fait évidemment référence au maillot jaune du leader de la Grande Boucle. Et quand ils arrivent à Aginum, c’est en fendant la foule comme lors de la montée de l’Alpe d’Huez.

Ce patrimoine du sport français, Uderzo l’avait déjà croqué en 1951. Alors qu’il venait de faire la rencontre de René Goscinny, le dessinateur collaborait à France Dimanche comme reporter-illustrateur où il avait dû notamment retranscrire en images et en texte le Tour de France 1951. Les deux auteurs rendront en 1979 un petit hommage "au messager rapide" Eddy Merckx dans "Astérix chez les Belges" (p39). Pour la petite histoire, Jan Ullrich rendra lui hommage à sa façon à Goscinny et Uderzo en donnant au Dr Fuentes et à son assistant, ses fournisseurs de potion magique (alias EPO), les noms d’Astérix et Obélix.

Ovalix et Jeuxolympix

Retour en 1966, date à laquelle Astérix passe la Manche. Cette aventure chez les Bretons est l’occasion de parler rugby. A la recherche d’un tonneau de potion magique, Astérix et Obélix découvrent le Tournoi des 5 tribus (p36), théâtre d’un nouveau sport où "on a pratiquement le droit de tout faire pour porter la calebasse dans les buts de l’adversaire", selon leur guide Jolithorax. "Seul l’usage des armes est interdit, sauf accord préalable." C’est à se demander si certains joueurs français ne sont pas tombés dans cet album quand ils étaient petits…

Mais s’il fallait choisir en album en fonction de l’actualité (je vous ai épargné "Astérix et la Transitalique", le 37e tome avec sa course de chars où le favori "Coronavirus" est présenté sous les traits d’Alain Prost…), ce serait plutôt "Astérix aux Jeux Olympiques". Le report de ceux de Tokyo confirmé, autant se replonger dans le 12e album du petit Gaulois moustachu. C’est en regardant les Jeux de 68 à Mexico que Goscinny a choisi le sujet du nouvel album d’Astérix. 

La grand messe du sport avec ses enjeux, sa politisation et tous les moyens utilisés pour gagner en faisaient un sujet parfait pour une satire. "Grande est la gloire du vainqueur et de son peuple" annonce dès les premières pages Panoramix. Et puisqu’il s’agit de montrer qu’ils sont plus forts que les Romains et les Grecs, les Gaulois se prennent vite aux jeux organisés à Olympie. "Nous ne vous empêchons pas de participer... Cela dit, nous, on va gagner" dit Abraracourcix au Centurion Mordicus (p26). Sauf que la potion magique, dopage à la sauce gauloise, est interdite… 

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