Trinh-Duc souhaite "franchir un cap" à Toulon
Pourquoi avez-vous choisi de partir à Toulon ?
François Trinh-Duc : "J'ai pris le temps de la réflexion, c'était un choix long et difficile. C'est un choix important dans ma vie personnelle et professionnelle. Après la déception du Mondial (présélectionné, il n'a finalement pas été retenu), j'avais envie de connaître tout autre chose, voire même le Super Rugby (championnat des provinces de l'hémisphère Sud). Je garde d'ailleurs cette idée en tête. C'était un choix d'autant plus compliqué que j'avais une offre de Toulon, Toulouse, et Montpellier, qui a fait une proposition conséquente pour me garder. Le président (Mohed Altrad) m'a rappelé plusieurs fois qu'il voulait impérativement me garder."
Quelle est le paramètre essentiel de votre départ ?
FTD : "C'est avant tout un choix sportif. Toulon doit me permettre de franchir un cap à un moment important de ma carrière. J'arrive en pleine force de l'âge (29 ans) sachant que je joue à un poste à maturité tardive. J'arrive à un moment où il faut que je parte pour continuer à progresser et atteindre mon meilleur niveau. Je vais pouvoir travailler avec ce qui se fait de mieux, à savoir Jonny Wilkinson (spécialiste du jeu au pied) et Diego Dominguez (futur manageur), deux références mondiales à mon poste."
Avez-vous choisi de rester en Top 14 plutôt que d'aller dans l'hémisphère Sud pour optimiser vos chances de revenir en équipe de France ?
FTD :"Après avoir laissé passer la frustration du Mondial, j'ai eu envie de continuer dans le championnat français, important à mes yeux, et d'avoir comme objectif l'équipe de France (il compte 50 sélections). Pour l'instant, j'ai un gros challenge avec Montpellier en cette fin de saison. Je veux me remettre de ma blessure le plus vite possible (il sera absent jusqu'à deux mois après s'être fissuré le tibia droit il y a 10 jours) pour finir en beauté à Montpellier, où j'ai grandi autant comme homme que comme joueur. Ce serait idéal pour moi de partir en réalisant notre meilleure saison."
Aviez-vous déjà songé à partir ?
FTD :"Je m'étais posé la question il y a deux ans, où Toulon m'avait fait part de son intérêt. J'avais longuement hésité avant de privilégier la continuité au MHR pour jouer régulièrement. Je vais arriver sur la pointe des pieds à Toulon dans un club très titré, habitué à jouer la phase finale et la Coupe d'Europe, avec des matches à haute intensité."
Dans quelle mesure l'arrivée de Jake White et l'orientation sud-africaine du MHR a t-elle pesé ?
FTD : "C'est un choix personnel. Je suis très attaché à Montpellier, où j'ai vécu de très belles choses, où j'ai (beaucoup) donné en dehors et sur le terrain. C'est dur de quitter son club de coeur où je continue à progresser au coté de Scott Wisemantel" (entraîneur des arrières).
Entendez-vous les critiques sur la perte d'identité du club de Montpellier ?
FTD : "Montpellier connaît un passage difficile après la saison vécue l'an passé, où nous n'avons pas atteint nos objectifs, et où nous avons connu un changement d'entraîneur. On négocie bien ce début de saison au niveau comptable, même si c'est moins bien en Challenge européen. Tout est fait à Montpellier pour gagner des titres: l'infrastructure, le public et les joueurs, pour la plupart de très haut niveau. Le président met tous les moyens pour être champion de France. Le jeu mis en place par Jake White est différent de celui proposé par Fabien Galthié. Je ne sais pas si c'est mieux ou moins bien, mais pour l'instant, les résultats sont bons".
Le paramètre financier a-t-il joué ?
FTD : "Il y a deux ans, je n'ai pas pris ma décision par rapport au salaire. Ce n'est pas ça qui a fait pencher la balance cette fois encore. Cela rentre en jeu dans une négociation, mais le président Altrad et Toulouse m'ont fait également de bonnes propositions."
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