Tsonga croque Berdych et file en quart
Avant le match, Thierry Ascione l’avait prédit : il y aurait un "dominant" et un "dominé" dans ce duel de puncheurs. Tsonga a endossé le beau rôle la majorité du temps et cela a fini par payer. Pendant deux sets, il n’y avait même que lui sur le court. Devant une assistance frigorifiée, mais prête à s’enflammer à la moindre occasion, le 15e joueur mondial a longtemps survolé les débats. Tout lui réussissait : des coups droits monstrueux, un revers long de ligne à une main venu d’ailleurs, amorti très inspiré. A cela il ajoutait un excellent sens du timing. En breakant à 2-1 dans le premier set, puis d’entrée de deuxième manche, il s'est toujours placé en position de force. De quoi voir venir et dérouler.
VIDEO : La fin du match
Dans cet intense combat du fond du court, Tsonga s’est le mieux adapté aux conditions climatiques, rendues compliquées par le vent. La puissance mise dans chacun de ses coups et son intensité physique a saoulé Berdych, le contraignant à reculer. Solide sur sa mise en jeu (13 aces, 65% de première balle), Tsonga s’est posté sur sa ligne de fond de court et a dicté le rythme. Le finaliste de l’Open d’Australie 2008 s’est ensuite laissé porter par le public du court Philippe-Chatrier dans les moments compliqués. Les spectateurs étaient chauds bouillants, tellement frustrés par un début de journée tronqué par la météo. La preuve : une ola improbable, réalisée parapluies en main, durant une interruption rallongée par une averse. Cocasse avant tout, la scène est aussi révélatrice de la communion entre le Sarthois et l’assistance.
Berdych n’avait plus perdu contre un non-Top 10 depuis octobre
Elle a duré jusqu’à la fin du troisième set. Tout se déroulait comme dans un rêve, jusqu’à ce que Tsonga serve pour gagner le match à 5-4. Il a alors concédé le débreak, puis s’est incliné dans le jeu décisif après en avoir remporté les trois premiers points. Dans la foulée, le Français a cédé son service dès le troisième jeu de la quatrième manche et semblait au bord de la rupture. Une brèche dans laquelle Berdych n’a pas réussi à s’engouffrer. Plombé par son déchet (35 fautes directes pour 32 coups gagnants), le Tchèque n’a pas su maintenir Tsonga la tête sous l’eau. Au contraire, il est retombé dans ses travers et a perdu les cinq derniers jeux de la rencontre pour ouvrir les portes des quarts de finale à son adversaire.
VIDEO : Le revers à une main signé Tsonga
Hormis un passage à vide d’une demi-heure, le Sarthois a réalisé une prestation parmi ses plus abouties en Grand Chelem. Il a mis la manière pour venir à bout de Berdych, quatrième mondial et qui n’avait jamais quitté avant les quarts de finale cette saison. Il fallait aussi remonter à octobre 2010 pour le voir perdre contre un joueur classé au-delà du Top 10. Ces deux séries ont pris fin dimanche, ce qui situe la performance réalisée par Tsonga. Ce dernier s’avance désormais vers Nishikori. Sur le papier, rien d’insurmontable. Sauf que le Nippon s’est baladé dans son tableau jusque-là (trois victoires en trois sets, une autre par forfait) et a tout du poil à gratter. Tsonga est prévenu. Mais après sa performance face à Berdych, il aurait tort de ne pas rêver en grand.
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