Tsonga-Nishikori, ultimes représentants de leur pays
Kei Nishikori n'est pas le plus connu des membres du Top 5. C'est normal, le Japonais a intégré ce club très fermé depuis peu (novembre dernier). Finaliste du dernier US Open, il n'a pas encore passé le cap du plus haut niveau, puisqu'il reste encore en quête d'un titre en Masters 1000, et n'a toujours pas accroché un titre du Grand Chelem. Son relatif anonymat est aussi lié à un jeu sans doute moins spectaculaire que celui des autres membres du Top 10. Depuis 2012, il a trouvé une certaine constance. Hormis à Roland-Garros l'an dernier (éliminé au 1er tour), il a toujours au moins atteint le 3e tour dans chacun des tournois du Grand Chelem. "C'était mon objectif pour cette quinzaine d'arriver déjà en quarts de finale. Je savais que je pouvais y parvenir. Cette année, la saison sur terre battue a été plutôt bonne." Vainqueur du tournoi de Barcelone, demi-finaliste à Madrid (battu par Murray) et quart de finaliste à Rome (battu par Djokovic), le Japonais a montré tous ses progrès. Ici, il n'a toujours pas perdu le moindre set en trois matches (il a bénéficié du forfait de Becker au 3e tour).
Rapide, véloce, endurant, contreur infatigable, le 5e mondial épouse à merveille les principes que lui inculque un ancien maître des lieux, Michaël Chang, qui l'a pris en main depuis décembre 2013. "On est tous les deux rapides et très mobiles, solides en fond de court, capables de prendre la balle tôt… C’est sûr que s’il faisait la taille de John Isner [2,08 m] ou s’il se limitait au service-volée, la tâche serait beaucoup plus compliquée pour moi", confiait le coach récemment au Monde. Depuis la montée en régime de Nishikori, c'est tout le Japon qui s'est ouvert au tennis. L'équipementier Uniqlo s'est installé sur ses épaules, en plus de celles de Novak Djokovic. Et pour suivre son aventure, la chaîne Wowow, chaîne à péage sur satellite qui diffuse l'ensemble de l'épreuve depuis plus de dix ans, a été rejointe par TV Tokyo, une chaîne hertzienne qui ne diffuse que les matches du N.1 japonais. La star. Mais avec 8h de décalage horaire, la passion force le public japonais à se lever en pleine nuit pour soutenir son protégé.
Chacun porté par un pays
Premier Japonais à entrer dans le dernier carré parisien, Kei Nishikori a conscience du poids qui pèse sur lui: "C'est pas mal que d'écrire un nouveau chapitre de l'histoire. Surtout pour les joueurs japonais, asiatiques, pour qui la terre battue n'est pas notre surface de prédilection. Cette pression, je ne la sens pas vraiment, que ce soit la pression médiatique ou celle des fans qui me suivent au Japon. Évidemment, je suis très content, très heureux. C'est bien de se sentir soutenu, de savoir que les gens vous regardent, que le public est là au Japon, mes amis également qui suivent mes matches. Ce n'est pas de la pression en fait, mais simplement quelque chose qui me porte."
Aujourd'hui, les supporteurs de Jo-Wilfried Tsonga seront bien plus proches pour peser sur le match. Le Manceau, très impressionnant depuis le début de la quinzaine et particulièrement face au 4e mondial Tomas Berdych, sait que le défi s'annonce périlleux. En cinq confrontations avec Nishikori, il n'a gagné qu'une seule fois. C'était à Shanghaï, en 2013, dans le seul duel qui n'a pas nécessité plus de deux sets. "Il a énormément de talent, il est capable de faire des choses incroyables sur un court", note le Français. "J'ai eu quelques soucis en jouant contre lui par le passé, donc pour moi, ce sera une chance de prendre ma revanche. C'est un excellent joueur sur terre. Il a eu d'excellents résultats sur terre, il a remporté des tournois, ce que je n'ai pas fait, jamais, à aucun moment dans ma carrière."
Vidéo: La victoire de Tsonga sur Berdych
Placés dans l'autre partie de tableau que celle où ont pris place les cadors Djokovic, Nadal, Murray, Ferrer, Jo-Wilfried Tsonga et Kei Nishikori savaient, lors du tirage au sort, qu'ils avaient une belle carte à jouer. C'est aujourd'hui qu'ils sauront si leur quinzaine est aussi belle que cela, et s'ils pourront satisfaire leur public.
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