Tsonga, un quart de chance
Australie 2010 : Une première douloureuse
Deux ans après sa révélation au grand monde et sa demi-finale expéditive contre Rafael Nadal (6-2, 6-3, 6-2), Jo-Wilfried Tsonga crève encore l’écran en accédant au dernier carré. Va-t-il écraser Federer comme il avait laminé l’Espagnol ? Moins d’une heure et demie plus tard, le verdict est sans appel. En trois petits sets et sur le même score que le Tsonga-Nadal de 2008, le premier rendez-vous des deux hommes en Grand Chelem a tourné court. Dépassé par la virtuosité du Suisse, le Manceau était tout simplement impuissant. « Sur la durée j'aurais tenu mais j'ai eu du mal à suivre l'intensité », avouait Tsonga. "Il y a parfois des matches où votre adversaire joue exactement comme vous le voulez, racontait Federer, sur son nuage. Ou le break tombe exactement au bon moment. C'est ce qui s'est passé aujourd'hui. Il semblait un peu émoussé, mentalement surtout. Je sais que ça ne sera pas aussi facile la prochaine fois." En effet…
Wimbledon 2011 : Tsonga renverse le maître
Avec son grand service et sa présence au filet, Jo-Wilfried est taillé pour briller sur gazon. Mais de la théorie à la pratique, il y a plus que l’épaisseur d’un brin d’herbe. Ce 29 juin 2011, le Manceau va prouver que ses exploits australiens ne sont pas sans lendemain. Contre Roger Federer, maître des lieux, il réussit un authentique exploit, celui de battre le Suisse après avoir été mené deux sets à zéro. Personne n’avait réussi cela avant le Sarthois. Absent des débats en début de match à cause de ses fautes directes, Tsonga se relance dans le 2e set. Malgré la perte du jeu décisif, il a le déclic. La suite est un tennis de rêve où tout réussit au Français. « Tout rentrait, je reviens de deux sets à zéro, se souvient-il. » Après 3h08, Tsonga lève les bras au ciel. Il a vaincu Federer dans son temple 3-6, 6-7, 6-4, 6-4, 6-4. « C'est dur de sortir du tournoi comme ça mais il a joué un match extraordinaire, avait commenté Federer. Il ne m'a pas donné la moindre chance. » Un succès référence dans la carrière de Tsonga qui échoue en demi-finale contre Djokovic. Une chose est sûre, battre Federer n’est plus impossible !
US Open 2011 : Federer prend sa revanche
Deux mois après son exploit londonien et sur la lancée d’une autre victoire face au Suisse à Montréal, Jo-Wilfried Tsonga retrouve Federer en quarts de finale à Flushing Meadows. Le Suisse a parfaitement retenu la leçon de cet été douloureux. Alors que la partie est interrompue 1h40 à cause de la pluie, Federer conserve sa régularité de métronome. Tout l’inverse du Manceau, trop généreux dans ses fautes malgré d’énormes coups gagnants. Le match est sans suspense en faveur du N.3 mondial de l’époque. "Quand je suis revenu, je ne bougeais pas bien, raconte Tsonga. Je n'étais pas dans mon assiette. Je n'ai pas fait un super match. La coupure a été un peu difficile car je sentais que je commençais à rentrer dedans, à être en jambes." Federer s’impose logiquement en trois sets 6-4, 6-3, 6-3. Parti pour conquérir un 17e titre du Grand Chelem, il chute en demi-finale face à Novak Djokovic après avoir eu deux balles de match.
Australie 2013 : Federer au bout du suspense
S’il faut retenir une chose de ce quart de finale à Melbourne, c’est que l’écart se resserre en le Français et le génie helvète. Le choc a de nouveau été somptueux entre les deux « potes ». Cinq sets de haut vol et des échanges de top niveau. Le Manceau a répondu du tac au tac pendant quatre manches. Malheureusement, un petit coup de mou malvenu au début du cinquième set l’a privé d’un nouvel exploit. « Il m'a manqué quelques points mais lui a été très très bon sur ce cinquième, analysait Tsonga en Australie. J'estime avoir fait un meilleur match ce soir que lorsque je l'ai battu à Wimbledon (en 2011) car il est beaucoup plus +fit+ qu'à l'époque. La vérité c'est qu'il m'a manqué cinq points. Si j'en gagne un de plus dans un tie-break ça peut devenir une autre histoire. Le tennis ne s'explique pas toujours. » Vainqueur 7-6 (4), 4-6, 7-6 (4), 3-6, 6-3, Federer est resté le patron. Et à Roland-Garros ?
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