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Ukraine-France: le grand soir de Ribéry?

La France peut-elle se qualifier sans un grand Franck Ribéry ? La question se pose au moment du rendez-vous capital qui attend les Bleus ce soir contre l'Ukraine. Décevant car muselé au match aller, le joueur du Bayern Munich a une revanche à prendre. Mais la qualification ne passe-t-elle que par le "Kayser"? Deux journalistes de la rédaction de Francetv Sport ouvrent le débat.
Article rédigé par franceinfo
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Le joueur de l'équipe de France, Franck Ribéry

Un grand Ribéry n’est pas indispensable (par Romain Bonte)

Vendredi, la France a notamment perdu car le système mis en place donnait trop d’importance au prétendant au Ballon d’Or. La défaite du match aller est avant tout la défaite d’un collectif inexistant. Le N.7 des Bleus aura vraisemblablement le même traitement qu’à l’aller, à savoir trois défenseurs ukrainiens à ses basques et sera donc une nouvelle fois muselé. S’il a l’intelligence de comprendre qu’en se mettant plus au service de ses coéquipiers, l’équipe multipliera les dangers et sera donc plus forte, sans avoir besoin d’un Ribéry qui se met en valeur.

Face à des Ukrainiens qui ont les couteaux entre les dents, le talent technique des starlettes de l’équipe de France n’a pas suffi et ne suffira pas. La titularisation d’un garçon comme Mathieu Valbuena, auteur de cinq passes décisives sur les dix derniers buts inscrits par les Bleus lors des qualifications, peut apporter un vrai plus. Sa présence sur le côté droit, devrait créer un plus grand équilibre sur le front de l’attaque, et les Bleus devraient donc créer des dangers aussi bien côté gauche (celui de Ribéry), qu’au centre avec Benzema, et donc aussi à droite avec un Valbuena, même en petite forme.

Franck Ribéry n’est pas Zinedine Zidane. Le talent, l’aura et le poste de ces deux joueurs sont incomparables. S’il est vrai que les Bleus ont longtemps dépendu du célèbre N.10, c’est avant tout parce que son rôle était celui d’un meneur de jeu. Ribéry n’est pas un meneur, ni sur le terrain, ni dans le vestiaire. L’ailier gauche du Bayern Munich agit essentiellement sur son flanc et n’a donc pas le même rayonnement ni l’impact sur le terrain que Zidane pouvait en avoir. Chacun à sa place.

Enfin, faut-il rappeler que le football se joue à 11. Ribéry n’est pas le seul capable de marquer un but. Benzema en est capable sur un dribble, Cabaye sur un coup franc, Valbuena ou Pogba sur une frappe sèche, Sakho ou encore Varane de la tête, … Et s’il faut tirer des pénaltys, il y aura bien cinq tireurs, voire plus… Ribéry n’aura donc pas besoin d’être étincelant, il faudra juste qu’il joue pour ses coéquipiers, au service de l’équipe. Et il en sortira grandi.

Ribéry doit être grand si les Bleus veulent voir le Brésil (par Benoît Jourdain)

Si l’équipe de France est revancharde après la déroute de Kiev, l’un des Bleus doit l’être un peu plus que les autres. Qui ? Franck Ribéry. Le joueur du Bayern Munich, muselé au match aller, en est sorti frustré. Pris à deux ou à trois, il a été incapable de faire les différences qu’il réalise chaque week-end en Bundesliga ou régulièrement en Ligue des Champions. Et pourtant, il a quand même gagné 18 duels lors du barrage aller et est le joueur qui a le plus tenté de dribbles (17) lors d’un match de qualifications au Mondial 2014. Un chiffre qui résume à lui seul, son envie, ses qualités mais aussi ses défauts.

A trop vouloir être le sauveur, costume trop grand pour lui, il a tendance à déjouer et oublier le collectif. Ribéry ne doit pas être un héros, mais un détonateur. Ce rôle, il l’a joué à merveille lors des précédentes rencontres. En Biélorussie, alors que les Bleus sont dos au mur, c’est lui qui, par deux fois, va arracher l’égalisation (succès 4-2). Contre l’Australie et la Finlande en octobre, c’est encore lui qui a montré la voie en ouvrant le score. Depuis que Deschamps a pris la tête de l’équipe de France, il a inscrit 6 buts et distribué 12 passes décisives.

Il est le leader technique de cette équipe, le seul qui peut prétendre au Ballon d’Or. A lui de la tirer vers le haut. Pas en voulant tout faire, tout seul. Au Stade de France, il devrait encore être plus surveillé. A lui de ne pas tomber dans le piège de la carte personnelle, mais plutôt d’en faire profiter ses partenaires. Marqué de près, les espaces devraient forcément se libérer. Du soliste qui peut être brillant, il deviendrait alors chef d’orchestre d’un groupe qui n’attend qu’une chose, qu’il assume ses responsabilités. Car comme toutes les sélections, la France a besoin de son leader à son sommet pour voir Rio, à l’image du Portugal avec Ronaldo.

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