Un défi australien inscrit comme challengeur
"L'équipe australienne travaille de façon intensive sur tous les fronts: la sélection de l'équipe est en cours tout comme la mise en place du programme technique et de la structure", selon le communiqué. L'Australie a participé à 7 occasions à la prestigieuse compétition, devenant le premier pays à déposséder les Etats-Unis du trophée en 1983 grâce à Australia II barré par John Bertrand.
A ce jour, sept "syndicats" ont payé les droits d'inscription pour la prochaine "Cup". Oracle, le "defender", et six prétendants: le "challenger of record" italien Mascalzone Latino, Artémis (Suède), Australia Team (Australie), Aleph (France), Team Energy (France) et un défi néo-zélandais qui ne s'est pas encore déclaré officiellement. La date limite pour s'inscrire est le 31 mars. Les participants s'affronteront sur des catamarans (et non plus des monocoques) de 72 pieds (22 m) à "aile" (voile) rigide, les AC72. Ce sont catamarans capables d'avancer trois fois plus viteque le vent.
Le passage du monocoque au multicoque ne s'est pas fait aisément et aujourd'hui encore, des personnalités respectées du yachting regrettent cette décision. L'Australien Peter Gilmour, vainqueur de la Coupe de l'America avec Alinghi en 2007 et totalisant 6 participations au plus vieux trophée sportif du monde, fait partie des sceptiques. Dans un entretien avec l'AFP en novembre dernier, il estimait qu'il serait difficile sinon impossible de faire du match racing (régates au contact) avec des engins capables de s'envoler à la moindre risée et d'avancer à plus de 30 noeuds. La page, pourtant, semble tournée et Oracle a fait le choix de la modernité, de la vitesse et de la puissance, reléguant les lourds monocoques d'antan au rayon des antiquités.
En France, où la culture du multicoque est bien ancrée, où se concentrent certains des meilleurs coureurs et architectes de la spécialité, deux "syndicats" ont déjà fait acte de candidature et ambitionnent de recueillir les 50 à 75 millions d'euros nécessaires à une, voire deux campagnes. Le premier à se déclarer, Aleph, a le soutien de la Fédération française de voile (FFV) et est construit autour de skippers talentueux comme Bertrand Pacé -meilleur spécialiste français de la "Cup" avec six participations- et Alain Gautier, conseiller d'Alinghi lors de la dernière édition. Energy Team, lancé le 9 février par Bruno et Loïck Peyron, a été adoubé par le Yacht Club de France (YCF). Le palmarès des deux frères est étoffé, notamment en multicoques, et ils espèrent lancer la construction de leur premier AC72 en septembre. Dans les deux cas, cependant, aucun financement n'a été annoncé et le nombre de parraineurs potentiels n'est pas extensible. Jean-Pierre Champion, le président de la FFV, ne l'a pas caché: "Il est peu probable, a-t-il regretté, qu'on arrive à avoir deux défis français".
Les syndicat challengeurs prendront part au préalable à la Coupe Louis Vuitton, compétition destinée à sélectionner le meilleur des prétendants, qui se déroulera elle du 13 juillet au 1er septembre 2013 à San Francisco. Son vainqueur rencontrera ensuite du 7 au 22 septembre 2013 BMW Oracle qui avait battu les Suisses d'Alinghi en février 2010 à Valence (Espagne). La Coupe de l'America n'a plus été disputée aux Etats-Unis depuis 1995, à San Diego. Le 7 septembre 2013, le vainqueur de la Coupe Louis Vuitton -les éliminatoires des "challengers"- disputera sa première régate contre le "defender" américain du Golden Gate Yacht Club (GGYC) dans la baie de San Francisco. Les deux bateaux, qui s'affronteront jusqu'au 22 septembre.
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