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Un ex-lieutenant d'Armstrong raconte les livraisons d'EPO en thermos

Tyler Hamilton révèle, dans un livre, que le septuple vainqueur du Tour avait mis au point tout un stratagème pour se faire livrer des produits dopants pendant la course.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'Américain Lance Armstrong et son compatriote Tyler Hamilton plaisantent ensemble lors du Tour de France, en juillet 2003. (FRANCK FIFE / AFP)

SPORTS - Un ancien coéquipier d'Armstrong détaille le système qu'il avait mis en place pour se doper sans éveiller les soupçons. Dans un livre dont le Times publie des extraits (article payant et en anglais) mercredi 5 septembre, l'ancien coureur cycliste américain Tyler Hamilton revient sur son expérience au sein de l'équipe US Postal. Il y relate notamment la manière dont ils s'approvisionnaient en EPO lors du Tour de France.

Dans son livre à paraître intitulé Dans les coulisses de la course: au sein du monde caché du Tour de France: dopage, dissimulations et gagner à tout prix, il explique qu'ils avaient "deux ans d'avance sur ce que les autres faisaient en termes de dopage". Il accuse encore Armstrong d'avoir élaboré tout un système d'acheminement d'EPO (érythropoïétine) jamais démantelé, durant la Grande Boucle.

"Philippe" et son thermos plein "d'Edgar"

Tout reposait sur un jardinier et homme à tout faire, alias "Philippe", qui livrait la substance, dont le nom de code était "Edgar". "Nous nous trouvions dans la cuisine de Lance quand il a expliqué le plan : il payerait Philippe pour suivre le Tour sur sa moto, portant un thermos plein d'EPO et un téléphone prépayé", explique Hamilton. Il poursuit : "Quand nous avions besoin d'Edgar (EPO), Philippe se faufilait dans la caravane du Tour pour une livraison éclair". Et de remarquer : "Simple. Rapide - un aller-retour. Zéro risque. Par mesure de discrétion, Philippe ne fournissait que les grimpeurs, ceux qui en avaient le plus besoin et qui donneraient le meilleur retour sur investissement : Lance, Kevin Livingston et moi."

Selon Hamilton, "Lance jubilait presque" en détaillant son idée. "Les Français pouvaient nous fouiller toute le journée, ils ne trouveraient rien du tout. En plus, nous étions sûrs que les autres équipes mettraient en place leur propre version de 'Motoman'", l'autre surnom donné à "Philippe".

Une douzaine de témoins disent qu'il s'est dopé

Agé de 41 ans, Hamilton a épaulé Lance Armstrong lors des Tours de France 1999, 2000 et 2001, les trois premiers des sept que le Texan a remportés. Il raconte qu'alors "Lance était revenu d'un cancer ; il n'allait pas rester là à attendre que les choses se passent ; il allait les provoquer".

Armstrong a été radié à vie du cyclisme professionnel fin août par l'Agence américaine antidopage (Usada), qui l'a également déchu de ses sept titres de vainqueur du Tour de France pour infractions aux règles antidopage. L'Usada dit disposer d'éléments et de "plus d'une douzaine de témoins", essentiellement d'anciens équipiers, attestant que Armstrong avait eu recours au dopage, notamment à l'EPO, aux transfusions sanguines ou encore à la testostérone. De son côté, le Texan rappelle à l'envi qu'il n'a jamais été contrôlé positif, malgré les centaines de tests qu'il a subis dans sa vie.

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