Un ex-entraîneur de football renvoyé aux assises pour viols et agressions sexuelles sur mineurs
Profiter de sa position d'entraîneur pour abuser sexuellement des jeunes qu'il coachait. C'est ce qu'a fait pendant près de quinze ans un ancien entraîneur de football de la région parisienne. L'homme a été renvoyé devant la cour d'assises pour viols et agressions sexuelles sur un mineur de moins de 15 ans par personne ayant autorité.
Cet ancien coach, "a transformé ces relations de joueurs à entraîneur en relations à caractère sexuel afin d'assouvir (son) attirance" pour les adolescents d'origine africaine, âgés pour la plupart de moins de 15 ans, résume une juge d'instruction parisienne dans son ordonnance de renvoi du 4 février, dont l'AFP a pris connaissance et dont France tv sport a eu confirmation.
Un homme incarcéré à plusieurs reprises
Les faits ont été mis au jour en octobre 2015, lorsque la mère d'un adolescent a découvert dans le portable de son fils des messages à caractère sexuel de son entraîneur. Mis en examen et placé sous contrôle judiciaire en février 2016 avec interdiction de fréquenter des mineurs, l'ancien coach est incarcéré un mois plus tard pour avoir poursuivi les contacts avec des jeunes et les entraînements.
Un "mode opératoire récurrent"
L'enquête a permis d'identifier plusieurs victimes, des jeunes noirs passionnés de football, issus d'un milieu modeste, qui "vouaient une admiration" à l'entraîneur. "Il conteste tous les viols. Il reconnaît en revanche certaines agressions sexuelles, mais en conteste d'autres", a expliqué à l'AFP son avocate, Me Peggy Salomé. L'ancien coach utilisait un "mode opératoire récurrent" : il se présentait comme un recruteur pour centres de formation, offrait aux jeunes des cadeaux, les conseillait, les raccompagnait après les entraînements. Il gagnait la confiance des parents et devenait "un référent", a décrit la magistrate.
Une fois la relation de proximité installée, il commettait ses premiers attouchements - caresses et baisers -, puis fellations et pénétrations si l'adolescent ne résistait pas. Si le mineur s'y opposait, il prétendait que ses gestes étaient des marques d'affection ou des massages.
La difficile identification des victimes
L'enquête s'est heurtée à la difficile identification d'autres victimes et au mutisme des adolescents. "Selon nous, les victimes sont bien plus nombreuses. On a assisté à une libération de la parole, mais il s'agit d'un processus encore fragile", a indiqué Me Agathe Blanc, qui défend quatre garçons.
D'après des témoignages, l'ancien entraîneur, marié et sans enfant, "était très proche de ses joueurs". "Il poussait les jeunes à venir chez lui après les matches pour jouer à la console ou regarder la télé. Les mineurs restaient très tard le soir", a raconté un membre de son entourage sportif.
"Une emprise" sur les jeunes
"On ne peut pas accepter que des prédateurs utilisent le sport pour accéder à leurs jeunes victimes. Si on n'empêche pas ces comportements, on perd la confiance des parents et des licenciés", a précisé Me Benjamin Peyrelevade, avocat de la Fédération française de football, qui ignorait les soupçons et s'est depuis constituée partie civile.
L'ex-entraîneur "a suivi un programme intensif (en prison) pour les délinquants sexuels", a expliqué Me Salomé. "C'est quelqu'un de réadaptable, qui regrette ce qu'il a fait."
Les dates du procès n'ont pas été fixées. Ces dernières années, de nombreuses affaires d'agressions sexuelles dans le sport ont été révélées et la ministre Roxana Maracineanu a fait de la lutte contre ces abus une priorité.
Avec AFP
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