Un fauteuil pour trois
Il n'y a pas si longtemps, le N.1 mondial Djokovic ressemblait à un ogre en mesure de tout gober sur son passage. Aucun tournoi important, que ce soit l'Open d'Australie, Indian Wells ou Miami, ne lui résistait. Mais c'était avant la transition sur terre battue où le Serbe a connu des déconvenues. Il a été déchu de son trône d'entrée à Monte-Carlo, ainsi qu'à Rome où Murray l'a sèchement battu en finale (6-3, 6-3). Entre ces deux tournois, Djokovic s'est imposé à Madrid pour redorer son bilan sur la surface qui lui réussit le moins. Roland-Garros est ainsi le seul des quatre tournois du Grand Chelem qui lui échappe encore.
Nadal en reconquête
L'occasion semblait la bonne l'an passé. Après avoir maté Nadal en quarts, puis Murray en demi-finale, le N.1 était donné grand favori contre le Suisse Stan Wawrinka. Mais il allait encore chuter pour sa troisième finale Porte d'Auteuil, après ses échecs en 2012 et 2014 face à Nadal. Djokovic rejoindra-t-il le clan des perdants magnifiques de Roland-Garros, comme le Suédois Stefan Edberg ou l'Américain John McEnroe avant lui ? Ou parviendra-t-il à s'imposer à l'instar de Roger Federer, qui a soulevé la Coupe des Mousquetaires lors de sa quatrième finale, d'affilée, en 2009 ?
Le Suisse, qui lui avait barré la route de la finale il y a cinq ans, ne sera pas là pour l'en empêcher cette année. Miné par des problèmes de dos, le N.3 mondial a renoncé pour la première fois de sa carrière à Roland-Garros, du jamais-vu en Grand Chelem depuis l'US Open en 1999 ! Son forfait a déblayé le terrain à Nadal (5e) qui remonte d'un cran dans la hiérarchie des têtes de série (N.4) et ne croisera Djokovic qu'en demi-finales, au lieu de risquer de le rencontrer dès les quarts comme l'an passé.
Le Majorquin est presque à son meilleur niveau et s'annonce comme l'un des deux gros dangers pour le Serbe. Après quasiment deux années de doute, Nadal s'est imposé coup sur coup à Monte-Carlo et à Barcelone pour la neuvième fois. Il visera la "decima" à Roland-Garros, pour améliorer son impressionnant record. Alors que Djokovic bénéficie d'un tableau dégagé jusqu'en quarts (Tomas Berdych ou David Ferrer, finaliste 2013), Nadal devra redoubler de vigilance. Le tirage au sort a placé théoriquement sur sa route l'Italien Fabio Fognini - qui l'avait battu trois fois l'an passé - au troisième tour puis l'espoir autrichien Dominic Thiem en huitièmes de finale.
Confiance en berne pour Wawrinka, le tenant du titre
Pour Murray, placé dans l'autre moitié de tableau avec le tenant du titre Wawrinka, le tournoi devrait véritablement commencer en quarts où plane l'ombre de la star japonaise Kei Nishikori. En devenant le nouvel "empereur romain", l'Ecossais a encore fait la démonstration de ses progrès sur terre battue. La séparation avec son entraîneur Amélie Mauresmo n'a pas ralenti le N.2 mondial qui est aujourd'hui bien plus qu'un outsider à Roland-Garros.
Wawrinka, adversaire théorique de Murray en demi-finale, parviendra-t-il à rééditer son épopée de 2015 ? Rien n'est moins sûr au regard des résultats du Suisse depuis près de trois mois. Avant de rallier le dernier carré à Genève cette semaine, le Vaudois n'avait pas dépassé les quarts de finale lors de ses cinq précédents tournois.
Il sera un outsider derrière le trio Djokovic-Murray-Nadal. D'autres espèrent faire un gros coup comme Milos Raonic, Nishikori, ou encore Thiem et Kyrgios.
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