Un France-Brésil pas si amical que ça
C'était il y a treize ans déjà, comme l'a rappelé avec une certaine émotion Laurent Blanc ce mardi. La France battait sévèrement le Brésil en finale de Coupe du monde, dans cette même enceinte du Stade de France. Alors évidemment, les Brésiliens qui ont déjà dans la tête leur Mondial en 2014, auront à coeur de venger leurs aînés, et pourquoi pas sur le même score. Du côté des Bleus, la situation est toute autre. L'esprit du staff tricolore est moins à la volonté de commémorer la finale de 1998 que celle de "tourner définitivement la page sud-africaine", comme l'explique le sélectionneur. Et Blanc convient sans langue de bois qu'un succès sur une équipe qu'il considère comme l'une des meilleures du monde, contribuerait évidemment à redorer le blason de la Maison bleue.
"Cela peut nous aider contre le Brésil mais contre un autre adversaire, cela nous aiderait aussi", fait-il remarquer. "Le Brésil est une équipe prestigieuse et l'équipe de France et le public français ont plutôt de bons souvenirs contre les Brésiliens. Mais les choses ont bien changé, on n'est pas en 1986, 1998, ou 2006 (la France avait gagné à chaque fois, ndlr)", a lancé le patron des Bleus. "On est en construction. Eux aussi mais ils ont quelque chose de plus que nous. A nous de faire en sorte que cela ne se vérifie pas sur le terrain." Et d'ajouter, "tous les matches peuvent nous aider à reconquérir le public et à créer une image meilleure."
C'est donc à plus d'un titre que ce France-Brésil représente un match important. Déjà nombreux pour le rassemblement à Clairefontaine lundi, on pouvait dénombrer environ 70 journalistes pour le dernier point presse d'avant-match, ce qui est remarquable pour un match dit amical. Mais un France-Brésil, au Stade de France, n'est pas un match quelconque. Et si la majorité des représentants des médias étaient français et brésiliens, des Italiens, des anglais, mais aussi des Roumains se trouvaient dans l'auditorium du Stade de France, preuve que l'événement revêt une dimension qui dépasse les seuls intérêts franco-brésiliens.
Et Blanc n'a pas manqué de débuter sa conférence en dénonçant le peu de temps qui lui était accordé pour préparer la rencontre. "Certains ont joué il y a 48 heures, on n'a pas le temps", s'est plaint 'le Président" qui doit composer avec un calendrier toujours plus serré. Et c'est pour cette raison que l'entraînement du lundi s'apparentait plus à un décrassage, qu'à un réel entraînement. "Aujourd'hui, on va toucher un peu plus le ballon", a tout de même indiqué le tacticien. Si le premier quart d'heure de l'entraînement ressemblait à s'y méprendre à celui de la veille, la suite a laissé entendre que l'équipe de France jouerait sous une configuration similaire à celle utilisée lors du succès face à l'Angleterre (2-1) en novembre dernier, soit un 4-3-3 très porté sur le jeu. Le milieu serait ainsi composé d'Alou Diarra, Abou Diaby et Yoann Gourcuff, tandis que Jérémy Ménez -qui aura une énorme carte à jouer en l'absence de Ribéry et Valbuena- se retrouverait à droite.
Mais Blanc insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas du match le plus important depuis qu'il a pris la tête de l'EDF. "C'est un match amical, prestigieux certes, un beau match à préparer mais au niveau de notre objectif pour l'Euro, ce match ne nous ramènera aucun point. Ce sont les matches qualificatifs pour l'Euro-2012 qui sont très importants", a-t-il martelé, ce que n'a manqué de noter une journaliste roumaine (la Roumanie fait partie du groupe de la France)... Le sélectionneur estime que "quand on a eu la chance de battre le Brésil, il y a des souvenirs qui remontent à la surface. Mais le côté émotionnel, il est dans le lieu", fait remarquer le champion du monde 1998, ce qu'ont forcément remarqué les 80000 supporteurs attendus au Stade de France.
Le 11 de départ probable de l'équipe de France: Lloris - Sagna, Rami, Mexès, Abidal - A. Diarra, Diaby - Gourcuff - Ménez, Benzema , Malouda.
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