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Une victoire au forceps qui comptera pour les Bleus

Les frimas de l’automne ont bien failli emporter la France dans ce match presque capital face à la Suède en éliminatoires du Mondial 2018. Au Stade de France, les Bleus ont finalement balayé la feuille morte de Forsberg (55e) en à peine dix minutes. Paul Pogba de la tête puis Dimitri Payet d’une frappe enroulée ont prolongé ce doux parfum estival né pendant l’Euro par un succès 2-1 qui place la bande à Didier Deschamps sur une voie royale vers la Russie.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 6min
 

Le classement et la victoire peuvent parfois être trompeurs. Il y a les apparences. Avec ses 10 points, la première place du groupe A et son succès sur la Suède 2-1, l’équipe de France domine son sujet sur le plan comptable. Et puis il y a la réalité du terrain où pendant près d’une heure, les Bleus se sont perdus sur un chemin hasardeux. Comment ne pas repenser à ces deux points laissés en septembre sur la pelouse de la Borisov Arena (0-0). Ce soir-là, ils avaient manqué de tout pour déborder une faible équipe de Biélorussie. La Suède est d’un autre calibre mais n’avait rien d’insurmontable. Certes, la retraite d’Ibrahimovic laisse un grand vide mais une équipe solide est née sous la houlette de Janne Andersson. Le bloc jaune a d’ailleurs fortement contrarié les Français en première mi-temps. A part Payet dont les dribbles et les centres restent un cauchemar pour les défenseurs (8e, 14e, 15e), aucune solution n’a été trouvée pour contourner les Suédois. Ce fût une petite heure de grand sommeil. On attendait certainement trop de ce choc des co-leaders.

Une fusée bleue à réaction

Comme face aux Pays-Bas, la Suède attendait dans son camp avant de se projeter. Lloris était tout heureux de voir Guidetti manquer d’allonge devant son but (11e) et Koscielny se jeter dans les pieds de Toivonen idéalement placé (23e). Deschamps tentait de relancer son équipe après la pause mais c’est encore la Suède qui se montrait dangereuse. Lloris était décisif sur un centre d’Augustinsson (52e). Malheureusement, le portier tricolore allait perdre son flair trois minutes plus tard. Forsberg obtenait un coup franc plein axe et se chargeait de tromper Lloris qui avait anticipé du mauvais côté. Dos au mur, la France ne tardait pas à réagir. Comme elle l’a souvent prouvé ces derniers mois, encaisser un but lui donne des ailes. En dix minutes elle retrouvait le ciel du Stade de France et son petit nuage. Sur un bon coup franc de Payet, Pogba égalisait de la tête (1-1, 58e). Et la confiance revenait d’un coup. Après une frappe de Varane mal maîtrisée par Olsen (60e), c’est un long ballon pour Griezmann, pourtant hors-jeu au départ de l’action, qui revenait sur Payet. Le milieu de West Ham plaçait le ballon dans les filets (2-1, 65e).

Dynamique positive

Il ne manquait qu'un but de Griezmann pour clore la fête et rendre un bel hommage aux victimes des attentats du 13 novembre. "Grizou" a bien eu sa chance mais il a tiré juste à gauche du poteau (85e). Un loupé sans conséquence. Bien que montrant des signes de fatigue, la Suède est restée dangereuse jusqu'au bout par le Toulousain Durmaz (67e) et le Bordelais Kiese Thelin (85e) mais sans trouver la faille. Les Bleus s'en sortaient avec un succès précieux lors de son dernier match officiel de l'année en espérant que la dynamique positive se poursuive jusqu'au bout des éliminatoires et même plus. Mardi à Lens, il ne sera question que de finir 2016 en beauté face à la Côte d'Ivoire. Les Bleus seront fêtés comme il se doit par le magnifique public lensois. Une dernière sans arrière pensée ni retenue, juste pour le plaisir.

Réaction​s

Dimitri Payet (milieu de l'équipe de France, auteur d'une passe décisive et d'un but): "On s'attendait à une équipe solide, jouant bas, avec deux lignes de quatre resserrées, ça n'a pas été facile. En première mi-temps, il a manqué un peu de rythme, en ne jouant pas assez vite, ça leur laissait bien le temps de coulisser et de ne pas être en difficulté. Dès qu'on a réduit le nombre de touches et qu'on a joué plus vite, ils étaient moins bien en défense. Le but, avec le soutien de notre public, a eu le mérite de nous réveiller. Au fil du match, vu qu'on avait la possession, ils se fatiguaient aussi, il aura fallu être patient, et l'essentiel a été fait. Heureusement qu'à chaque fois qu'on est mené, on n'est pas défaitiste."

Raphaël Varane (défenseur de l'équipe de France): "On avait une équipe bien en place en face. On a eu du mal à trouver des brèches. Il a fallu renverser une situation pas facile, mais on a réussi à rester sûrs de nos forces en restant sereins. On a réussi à mettre du rythme. Le match s'est un peu délié après le but, et on a réussi à mettre un coup d'accélérateur après ce but, c'est bien. On a obtenu la victoire, c'est ce qu'on était venu chercher. Il était important de finir l'année sur un bon résultat".

Blaise Matuidi (milieu de l'équipe de France): "C'a d'abord été difficile parce qu'on avait en face une équipe qui nous a attendus, qui est restée en place, et après en deuxième mi-temps on s'est plus lâché, on est allé plus de l'avant, on a pris plus de risques. On prend un but contre le cours du jeu. Après, on a tout de suite réagi, on a ce mental pour aller de l'avant et on marque logiquement. On est bien, mais il ne faut pas s'enflammer, le chemin est encore long. On fait ce qu'il faut, on a de la qualité, du talent, du mental, continuons ainsi sans s'enflammer".

Janne Andersson (sélectionneur de la Suède): "La Suède mérite un meilleur résultat. Je suis déçu de ne pas avoir gardé l'avantage plus longtemps. On a manqué de chance. C'est dommage parce que le 2e but est hors-jeu mais cela arrive, ce sont les aléas du sport. On aurait dû se procurer de meilleures situations offensives. Les Français ont aussi gagné du temps en fin de match et l'arbitre aurait dû les sanctionner."

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