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Uruguay- Angleterre: Céleste Luis Suarez

Auteur d'un doublé contre l'Angleterre, Luis Suarez a transfiguré sa sélection. Sans lui, l'Uruguay avait été méconnaisable contre le Costa Rica. Avec lui, elle a retrouvé tout son mordant. Sous le maillot celeste, El Pistolero a troqué ses flingues pour un bâton de pélerin. Avec à la clé, une performance divine face aux Anglais.
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Luis Suarez touché par la grâce (NELSON ALMEIDA / AFP)

Deux tirs cadrés. Deux buts. Une activité incessante. Plus qu'un joueur, Luis Suarez est une inspiration. Dans son sillage, les Uruguayens sont redevenus ces redoutables joueurs capables de presser à tout va et d'achever leur adversaire à tout moment. "Il est  très important pour nous à cause de ses qualités techniques et de sa personnalité", reconnaît son sélectionneur Oscar Tabarez. Il y a un mois, l'enfant de Salto était bloqué sur un siège roulant. Opéré du ménisque du genou gauche, le boulimique buteur devait laisser quelques temps les filets en paix. Peu avare en effort, il s'est démené pour revenir à temps pour la Coupe du monde. "Je n'ai jamais pensé manquer le Mondial", affirmait-il avant le début de la compétition. Remplaçant lors du match d'ouverture contre le Costa Rica, Suarez a souffert avec les siens. Son pays au bord du gouffre, il ne pouvait s'imaginer manquer le match décisif face à l'Angleterre.

Tabarez: "Suarez fait face à tous les défis"

"Luis a toujours voulu faire face à tous les défis dans sa carrière, pas seulement pour la Celeste mais aussi en club. Chaque fois qu'on avait besoin de lui, il manifestait son envie de jouer", témoigne Tabarez en guise d'hommage. Alors que l'Uruguay ne s'était plus qualifié pour les quarts de finale du Mondial depuis 1990, El Pistolero s'était chargé de descendre la défense sud-coréenne à deux reprises pour l'y ramener en 2010. En difficulté lors des qualifications pour le grand rendez-vous planétaire au Brésil, la Celeste a pu compter sur les 11 buts en 18 matches de son attaquant vedette. De retour de blessure, prise pour cible par la presse anglaise, provoquée par Roy Hodgson avant le match, la fine gâchette de Liverpool a une nouvelle fois vaincu l'adversité. Sans les réflexes de Joe Hart, ses deux corners vicieux bottés au premier poteau auraient fait mouche (5e, 49e). Sans la maladresse de Cavani, sa passe à terre sur corner aurait été décisive (27e).

Le Cannibale a mordu deux fois

Alors, le Cannibale, tant pour sa consommation de buts que de chair adverse à l'occasion, a sorti les crocs. A la 40e minute, il utilise l'extérieur de son pied droit pour trouver Lodeiro d'une pichenette. Quelques secondes plus tard, il ne laisse aucun chance au portier britannique d'une tête croisée. Rooney ayant décidé de relancer le suspense, l'ancien de l'Ajax Amsterdam savait devoir multiplier son but initial. A cinq minutes du terme de la partie, le miracle se produit. Seul, il fracasse la cage. En larmes à l'issue de la recontre, le Liverpuldian admet avoir vécu des moments difficiles ces derniers temps. Tour à tour, il prend ses coéquipiers dans les bras et les serrent fort contre lui. "Pour devenir un joueur de niveau mondial, vous devez briller à la Coupe du monde", disait Hodgson à son adresse avant de le croiser. Sur la pelouse de l'Arena São Paulo, Luis Suarez a été plus que ça. Il a été céleste. 

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