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USA-Allemagne, les liaisons dangereuses

Et revoici le spectre du "match de la honte" du Mondial-1982, RFA - Autriche: en cas de nul jeudi entre les Etats-Unis et l'Allemagne, dont les deux sélectionneurs se connaissent bien, les deux équipes seront qualifiées et le Portugal éliminé du Mondial-2014.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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Jurgen Klinsmann et Joachim Low en 2005 à l'époque où le premier était sélectionneur de l'Allemagne et le second son adjoint

Il y a 32 ans, le match de la honte

Etats-Unis - Allemagne est prévu le 26 juin à Recife. Soit 32 ans, presque jour pour jour, après cet infamant RFA - Autriche du 25 juin 1982 à Gijon en Espagne. Ce jour-là, quand Hrubesch ouvre le score pour la Mannschaft à la 10e  minute, les deux équipes, qu'un tel score qualifie au tour suivant, s'arrêtent  de jouer, proposant pendant 80 minutes une mascarade de football où personne ne  veut plus marquer... Des fans algériens, présents dans les tribunes et dont l'équipe nationale  est la grande victime de cet arrangement, brûlent alors des pesetas, tandis que  le public espagnol agite des mouchoirs blancs en signe de protestation, aux  cris de "fuera" ("dehors"). Dans les jours qui suivent, le scandale prend même une dimension mondiale.

Les raisons des soupçons

Peut-on revivre tel cauchemar ? La presse portugaise craint déjà le pire  pour sa sélection et son Ballon d'Or Cristiano Ronaldo. Un nul entre Américains  et Allemands éliminerait la Selecçao, quel que soit son résultat dans l'autre  match du groupe G face au Ghana. Joachim Löw, sélectionneur de la Mannschaft, et Jürgen Klinsmann , coach des USA, se connaissent et s'apprécient depuis leur association entre 2004 et 2006  à la tête de l'équipe allemande. Le premier était alors l'adjoint du second. Pour ajouter encore un ingrédient sulfureux qui ne plaira pas à la presse  portugaise, "Klinsie" a retenu au sein de son groupe cinq joueurs nés et formés  en Allemagne, comme Jermaine Jones, de père américain et mère allemande, ou  encore le grand espoir du Bayern Munich Julian Green, qui a grandi en Allemagne  où son père, militaire américain, était un temps stationné.

Les USA nient en bloc

Evidemment, les questions en conférence de presse ont tourné autour de la peur d'un nouveau match de la honte. "Vous parlez d'un match qui a eu lieu il y a des décennies. Il fait partie  de l'histoire de l'Allemagne, mais pas de celle des Etats-Unis. Si on regarde le passé de l'équipe américaine, on essaie toujours de faire en sorte que les  choses se passent comme elles doivent se passer", s'est défendu énergiquement Klinsmann. "Nous avons ce +fighting spirit+ et nous donnons tout à chaque match, a-t-il poursuivi. A Recife, nous donnerons tout pour battre l'Allemagne. C'est  notre but". "Les deux équipes veulent terminer en tête du groupe et nous voulons être  aux commandes pour aborder les huitièmes de finale", a-t-il ajouté. Même s'il est proche de Löw, "Klinsie" a assuré que "ce n'était pas le  moment de passer des coups de fil amicaux". "+Jogi+ (Löw) fait son job. Nous sommes bons amis et je fais mon job qui est de tout faire pour que nous nous qualifiions pour les huitièmes de finale", a-t-il encore insisté.

L'Allemagne réfute

Du côté allemand, le sélectionneur adjoint Hansi Flick a également rejeté par avance toute tentation d'arrangement. "Tout ce que je peux dire c'est un non catégorique ; nous avons déjà dit  que nous voulions gagner ce match et c'est ce pour quoi nous jouerons pendant  90 minutes". Le défenseur de la Mannschaft Mats Hummels n'a pas dit autre chose: "Ce  serait antisportif et injuste de faire ça, et d'ailleurs nous voulons gagner ce match. Nous ne jouerons pour aucun autre résultat que la victoire". Rendez-vous  le 26 juin. 

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