Vallaud-Belkacem et la laïcité du sport
"De la même façon que l'olympisme pose en principe la neutralité politique, je suis très attachée à ce que le sport reste un espace de neutralité où ne transpirent que l'effort et la joie de partager un dessein collectif", a insisté la ministre des Droits des Femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, devant le Comité national olympique et sportif français (CNOSF). En restant au principe, la ministre n'a pas abordé de point précis sur ce thème, et notamment par exemple l'autorisation récente du port du voile ou du turban par l'organe garant des lois du football international (IFAB).
Derrière cette devise de "liberté, égalité, fraternité" et donc "laïcité" qui doit être la base du sport français, Mme Vallaud-Belkacem a précisé sa "feuille de route pour le sport français", avec quatre priorités: le sport "comme outil éducatif", comme "outil de promotion de la santé publique", comme "outil de rayonnement international et de développement économique" et enfin comme moyen de lutte "pour la résorption des inégalités". Sur ce thème, la ministre a notamment insisté sur la nécessité de "renforcer les équipements sportifs dans les quartiers défavorisés" et d'encourager la pratique du sport au féminin. "La lutte contre les inégalités, c'est aussi faire monter à bord les femmes dans certains sports qui sont encore des zones de non droit pour elles", a déclaré Mme Vallaud-Belkacem, sans viser une discipline particulière: "Notre objectif, ce n'est pas d'avoir une femme de plus dans un bureau fédéral, c'est d'avoir des millions de femmes de plus sur les terrains".
Côté diplomatie sportive, la ministre a reconnu que "l'accueil des jeux Olympiques constitue le graal en matière de grand événement". Mais "le temps n'est pas venu de prendre des décisions", a-t-elle aussitôt ajouté, au sujet d'une éventuelle candidature française pour les JO d'été 2024. "S'il faut s'engager, nous saurons le faire, mais nous ne le ferons que si nous sommes absolument sûrs d'avoir le maximum de cartes dans nos mains pour gagner".
Enfin, sur le thème du dopage, la ministre a estimé qu'il ne suffisait "pas de condamner les sportifs coupables" mais qu'il importait "de mieux responsabiliser les entourages, y compris en prononçant des sanctions contre eux". Dès la fin du mois de mai le Parlement se verra soumettre à ce sujet un projet de loi d'habilitation, qui permettra de transposer par voie d'ordonnances les nouvelles dispositions du code mondial antidopage. Dispositions qui entreront en vigueur au 1er janvier 2015, a-t-elle précisé.
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