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Van Gaal, le génie aussi a ses limites

Principal atout – avec Arjen Robben – d’une sélection des Pays-Bas éliminée en demi-finale, Louis Van Gaal aura marqué la Coupe du monde. Par ses inspirations tactiques et ses coups de poker. Après cette élimination en demi-finale au terme d’un match où il n’a pas trouvé la clé, Louis Van Gaal n’a plus qu’un match à jouer dans ce Mondial, la "petite" finale, avant de relever un autre défi : redonner à Manchester United ses lettres de noblesse.
Article rédigé par franceinfo
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"Nous ne sommes pas une équipe fantastique mais nous sommes une équipe difficile à battre". Au moment de caractériser son équipe avant la demi-finale face à l’Argentine, Louis Van Gaal avait fait preuve de lucidité. Ce groupe convoqué pour le Mondial n’était pas le plus talentueux de l’histoire des Pays-Bas. Pas le plus beau, ni le plus doué. Mais Louis Van Gaal a su en tirer le meilleur en adaptant la tactique aux spécificités des joueurs qu’il avait sous la main. Wesley Sneijder n’est plus au niveau de 2010, les Pays-Bas sont donc privés de leur meneur pour faire le jeu. Robin Van Persie et Arjen Robben vont vite et sont insaisissables, la jeune génération a fait son trou derrière, tout était réuni donc pour une réorganisation.

C'est lui qui a initié le passage en 5-3-2 basé sur une grosse défense articulée autour de Ron Vlaar, sorte de Jaap Stam des années 2010, et le contre avec la vitesse de Robben et la technique de Van Persie. Cette inspiration, la première de Van Gaal, dans ce Mondial a fait mouche dès la première rencontre. Face à l’Espagne, championne du monde en titre, Robben et Van Persie offrent un récital et martyrisent la Roja (5-1). Les Bataves tiennent leur style et ne le lâcheront. Quitte à s’attirer les critiques de Johan Cruyff, pas le dernier quand il s’agit de donner son avis sur le jeu des Néerlandais.

Le chef d’œuvre du Costa Rica

Malgré les critiques sur le jeu – justifiées notamment après une demi-finale où ils ont plus chercher à bien défendre qu’à attaquer -, Louis Van Gaal avait déjà eu son moment de gloire en quart de finale. Face au Costa Rica, Van Gaal a délaissé le 5-3-2 pour une nouvelle formule, le 3-4-3. "Nigel de Jong était  forfait. Il fallait trouver une solution pour le remplacer. Mais je n'ai pas d'autre joueur comme lui dans mon effectif. J'ai donc changé de système. Je pensais que jouer avec trois attaquants et un milieu de terrain fourni serait la meilleure solution", a expliqué Van Gaal. Mais le changement de gardien de but peu avant la séance des tirs au but est évidemment le choix le plus spectaculaire. "Chaque joueur de ma sélection a des aptitudes et il faut les utiliser quand on pense que ça peut servir. Tim (Krul) est le plus approprié pour stopper des tirs au but. Il a une grande détente et est très imposant", a expliqué Van Gaal estimant "n'avoir pas fait un mauvais choix". En effet. Il lui a valu les louanges de la presse. Contre l’Argentine, il n’a pas pu réitérer l’expérience puisqu’il avait déjà effectué ses trois changements.

Reconnaissance

En hissant les Pays-Bas en demi-finale, il a fait oublier son échec de 2002. A l’époque avec une génération plus talentueuse mais en fin de route (van Nistelrooy, Seedorf, Davids, Overmars, de Boer), il rate complètement les éliminatoires et n’ira même pas en Corée du Sud. Douze ans après, l’affront est lavé. Dans la presse néerlandaise, l’hommage est unanime. Le Trouw, notamment, un quotidien, l’a remercié. "Lors des dernières semaines au Brésil, on a accompli bien plus que ce qu'on aurait pu espérer avant la compétition, surtout grâce à Van Gaal qui a su, sans aucun doute, tirer le meilleur de cette équipe talentueuse". "Personne ne s'attendait à ce qu'on sorte du premier tour. Après, on a rencontré une équipe du Mexique qui est très difficile à battre puis le Costa Rica qui est très solide. Et enfin on a affronté l'Argentine qui fait partie des +top teams+ avec des joueurs fantastiques et de très haut niveau. Et on n'a pas perdu cette  demi-finale. Nous n'avons d'ailleurs toujours pas perdu durant ce tournoi... On a simplement été moins bons aux tirs au but ce mercredi", a simplement déclaré celui qu’on surnomme le Pélican au moment de faire le bilan de ce Mondial.

La "petite" finale puis Manchester

Après ce Mondial, van Gaal va s’atteler à un nouveau défi : faire renaître Manchester United qui reste sur une saison galère avec David Moyes à sa tête. Il s’était engagé avec le club anglais avant la compétition et prendra ses fonctions peu après cette "petite" finale qui opposera les Bataves au Brésil. Se battre pour la 3e place, un concept ridicule. "On a un jour de repos de moins, ce qui n'est pas très fair-play. Le match pour la 3e place n'a rien à voir avec le sport. Je l'avais déjà dit il y a 15 ans. Car vous pouvez faire un tournoi fantastique et partir sur 2 défaites". Quelque soit le résultat samedi soir, il sera très attendu en Angleterre où les dirigeants sont décidés à mettre les moyens pour que les Red Devils retrouvent leur lustre. Après Ander Herrera (Athletic Bilbao) et Luke Shaw (Southampton), Angel Di Maria ou encore Mats Hummels sont pistés. De quoi pour van Gaal prouver à nouveau son génie.

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