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Arbitre agressé lors d'un match de football : "Je n'arrive pas à m'en remettre, je demande que justice soit faite", témoigne la victime

"Ce n'est ni leur première ni leur deuxième fois, ils sont connus par le district. Ils doivent être radiés à vie", estime l'arbitre Souleymane Dahrour sur France Bleu Hérault.

Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Hérault
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Souleymane Dahrour, l'arbitre agressé le 2 octobre 2021 lors d'un match de U19 dans l'Hérault , entre Marseillan et La Peyrade. (MICHAEL ESDOURRUBAILH / MAXPPP)

"Je n'arrive pas à m'en remettre", témoigne l'arbitre Souleymane Dahrour jeudi 4 novembre sur France Bleu Hérault, un mois après la violente agression dont il a été victime lors d'un match opposant les U19 de Marseillan et de La Peyrade le 2 octobre dernier, que l'arbitre avait dû annuler car certains joueurs de Marseillan n'avait pas leur pass sanitaire. La commission de discipline du district de l'Hérault entend les agresseurs jeudi.

"C'est difficile pour moi moralement. Je fais des cauchemars, je ne dors pas. Je n'arrive pas à oublier", soupire celui qui est toujours en arrêt et qui pour l'instant n'envisage pas de retourner sur les terrains. "Je n'arrive même pas à manger. Je reste dans mon coin, dans le noir, comme ça", ajoute-t-il, précisant que sa fille de 10 ans, inquiète, refuse de le laisser sortir depuis l'agression.

Passé à tabac par le coach et les joueurs

Souleymane Dahrour explique que, après l'annulation du match, l'entraîneur du club de Marseillan a commencé à l'insulter en disant "qu'on n'est que des arbitres de merde, que le district n'envoie que de la merde, que j'étais un arbitre arabe de merde". Les joueurs ont suivi l'exemple et avant de le frapper, accompagnés par leur coach.

"Ils allaient me tuer. Ils m'ont frappé, craché en pleine figure."

Souleymane Dahrour, arbitre de foot

à franceinfo

"Le gardien m'a mis un coup de pied dans le ventre, puis ils sont tous venus, poursuit l'arbitre. Neuf joueurs se sont mis sur moi, ils m'ont mis des coups de pied, ils m'ont tabassé."

Il a entendu la phrase "tue-le" et ce sont ces mots qui l'ont fait réagir : "Je me suis dit : Souleymane il ne faut pas que tu restes par terre, il faut que tu partes parce que ce sont des crampons en fer. J'ai pris deux coups, j'ai des photos, en pleines cervicales et sur le dos, en sachant que j'ai une prothèse." Il est parti en courant vers la buvette mais alors "le frère du gardien a sorti un couteau et m'a dit 'casse-toi ou on va te tuer aujourd'hui'".

Alors que ses agresseurs sont entendus jeudi par la commission, il n'a "même pas envie de les croiser ni d'entendre ce qu'ils vont dire. Ce n'est ni leur première ni leur deuxième fois, ils sont connus par le district. Ils doivent être radiés à vie. Le club le mérite également", revendique-t-il. "En arriver jusque-là, ce n'est plus du football, ce n'est même pas de la boxe tellement c'est violent. Je demande que justice soit faite."

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