Violences dans le sport : plus de 900 faits ont été signalés depuis 2020
C'est un phénomène qui concerne un enfant sur sept. En France, les différentes formes de violences dans le sport ont engendré 907 signalements depuis 2020, dont 424 ont déclenché des mesures de l'administration, a annoncé lundi 3 juillet la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra.
La ministre a dévoilé le bilan de la quatrième étude dédiée à ce fléau. "Un enfant sur sept est victime de violences dans le sport aujourd'hui. On ne peut pas laisser un tel phénomène s'enkyster dans notre société", a-t-elle réagi, tout en soulignant le ratio de 47% entre signalements et mesures. "On n'est pas loin de la moitié, c'est substantiel."
Ces signalements au 31 décembre 2022 concernent notamment 65 fédérations. Les faits ont eu lieu dans 97 départements et ont débouché sur 27 radiations définitives, alors que les procureurs ont été saisis de 150 cas. Enfin, 44% des mis en cause ont été visés par une plainte ou une main courante.
Des victimes majoritairement mineures
Les victimes de ces violences sont majoritairement féminines (78%) et mineures (82%, dont 41% de moins de 15 ans). Les violences à caractère sexuel sont très majoritaires (83%) et causées, dans 62% des cas, par des éducateurs sportifs.
Les tendances lourdes des précédentes années se poursuivent, mais des subtilités apparaissent également. "Nous observons une augmentation très forte des faits récents, contre des faits anciens lors de la première année de la cellule", a précisé Fabienne Bourdais, déléguée ministérielle à la lutte contre les violences dans le sport. Ainsi, "85% des faits concernés ont été commis depuis 2020. La libération de la parole est un point très important."
Fabienne Bourdais ajoute qu'"en 2022, il y a une augmentation des victimes de sexe masculin. Il y a aussi un doublement des signalements pour des faits autres qu'à caractère sexuel". Elle précise que "l'origine des signalements a aussi évolué : 20% émanent des associations de victimes et 40% des fédérations elles-mêmes". La déléguée ministérielle pointe également du doigt les défaillances du "contrôle d'honorabilité" des futurs éducateurs, dans 30% des cas.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.