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Violences: la FIFA menace le football grec d'un "grexit"

Un président de club armé sur la pelouse : pour la FIFA, le football grec a franchi une ligne rouge lors du match dimanche entre le PAOK et l'AEK et risque désormais un "Grexit", une suspension de la Fédération. "Déposer les armes" ou être exclu "de la famille du football international", c'est le choix devant lequel la FIFA, en déplacement solennel à Athènes, a placé mercredi les responsables d'un sport dont le spectacle désolant est désormais autant visible depuis les tribunes des stades que les bancs des tribunaux.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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Le logo de la FIFA  (MICHAEL BUHOLZER / AFP)

Le message a été martelé lors d'une conférence de presse au siège de la Fédération grecque de football (Epo) par le président du comité de surveillance de la FIFA en charge de la Grèce, Herbert Hübel. Invoquant la succession de violences lors des dernières rencontres, qui ont culminé avec l'irruption sur le terrain, une arme à la ceinture, du président du PAOK, club de Thessalonique, Ivan Savvidis, M. Hübel a estimé que le football grec était "au bord du précipice". En conséquence, un "Grexit n'est plus impossible", a lancé l'Autrichien. Une allusion à l'exclusion de la zone euro, pour raisons économiques cette fois, agitée contre la Grèce en 2015, au pic de la crise de la dette. La FIFA, a précisé M. Hübel, tranchera une fois remis le rapport du comité de surveillance "sous dix jours ou peut-être moins".  

Gagner, mais pas par la force

 Le secrétaire d'Etat grec aux sports, Yiorgos Vassiliadis, que M. Hübel venait de rencontrer, avait lui même évoqué la menace d'un "Grexit" lundi, en suspendant jusqu'à nouvel ordre le Championnat de Grèce en réaction au coup d'éclat de M. Savvidis à Thessalonique. Ce dernier, qui protestait contre une décision d'arbitrage, a présenté ses excuses, mardi, affirmant avoir interrompu le match de peur d'un embrasement des tribunes, et n'avoir menacé personne.  Comme le prévoyaient beaucoup de Grecs, au fait des défaillances chroniques de leurs police et justice, cet influent homme d'affaires gréco-russe, a entretemps échappé à l'arrestation en flagrance qu'il encourait jusqu'à lundi minuit pour son coup d'éclat.     

Outre d'éventuelles poursuites pour le délit de "violation de la loi sportive", M. Savvidis pourrait toutefois être interdit de stade pendant une durée allant jusqu'à cinq ans, et écoper d'une amende de 50.000 euros minimum. Le club qu'il a racheté en 2012, asseyant ainsi son influence sur le nord de la Grèce et sa métropole, Thessalonique, est quant à lui désormais menacé de relégation, le procureur grec des Sports ayant demandé mercredi des sanctions. "Le but d'un match est de gagner, mais ni par la force ni par les armes, les menaces ou le chantage", a ajouté M. Hübel. 

Quelque chose ne va pas

Pour espérer reprendre le championnat, les responsables du foot en Grèce devront d'ici vendredi 23 mars prendre un engagement écrit d'éradication de la violence des stades, a expliqué après cette conférence de presse le président de l'Epo Evangelos Grammenos. La conférence de presse elle-même s'est terminée dans une certaine confusion, des journalistes s'invectivant sous les yeux de M. Hübel, qui les appelés à "se calmer", dénonçant une attitude qui "était le meilleur exemple que quelque chose ne va pas" dans le football grec. Il s'est d'ailleurs interrogé sur les raisons pour lesquelles "il n'y a pas de problème" quand les équipes grecques jouent hors du pays.

Les matches de football en Grèce, particulièrement ceux opposant les équipes de tête de tableau, dont le PAOK, l'AEK Athènes ou l'Olympiakos Le Pirée, sont régulièrement le théâtre de débordements très violents. Fin février, c'est l'entraîneur de l'Olympiakos Oscar Garcia qui avait dû être évacué lors d'un match contre le PAOK après avoir reçu un projectile au visage. Il y a quinze jours, 58 personnes, parmi lesquelles plusieurs joueurs et dirigeants de clubs, ont par ailleurs été condamnées à des peines de 30 mois à 10 ans de prison, certaines avec sursis, dans le cadre d'un vaste scandale de matches truqués qui avait ravagé le championnat en 2011. Pour tenter de trouver un apaisement, il est d'ores et déjà prévu que les matches de Super League et de Coupe grecs se déroulent l'an prochain avec le système d'assistance vidéo VAR.
 

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