Violences sexuelles dans le patinage : le président de la fédération, Didier Gailhaguet, assure ne pas avoir commis de "fautes"
Le président de la Fédération des sports de glace a assuré qu'il n'avait pas connaissance des faits de viols et d'agressions sexuelles dénoncés par Sarah Abitbol. "Je n'ai absolument pas protégé Gilles Beyer", l'entraîneur mis en cause, a-t-il assuré.
"Si coup de balai il y a, il faut le faire déjà chez soi." Acculé à la démission par le gouvernement en raison du scandale de violences sexuelles dans le milieu du patinage artistique, le président de la Fédération française des sports de glace, Didier Gailhaguet, s'est défendu mercredi 5 février lors d'une conférence de presse. Il assure ne pas avoir commis de "fautes", et a dénoncé une ministre des Sports "moralisatrice" et une "fédération salie".
"Pour être démissionnaire, il faudrait que j'ai commis une faute. Je n'estime pas en avoir commis. Des erreurs, certainement, mais pas des fautes. La ministre ayant annoncé qu'elle mettait en place une inspection générale, j'attendrai les résultats de cette inspection", a de nouveau indiqué Didier Gailhaguet, alors que la ministre des Sports et le gouvernement ont souhaité sa démission.
"Je n'ai absolument pas protégé Gilles Beyer"
"Je n'avais jamais entendu parler de viol sur les personnes d'Hélène Godard et Sarah Abitbol", deux anciennes patineuses qui accusent leur ancien entraîneur, Gilles Beyer, de viol, a assuré Didier Gailhaguet, critiquant par ailleurs "ceux qui savaient" et "n'ont pas dénoncé les faits". "Ces faits, je les ai découverts pour 90% d'entre eux par la presse et par un livre. Ils sont affreux, inadmissibles, nous ne les supportons pas", a-t-il aussi assuré.
"Je n'ai absolument pas protégé Gilles Beyer", a encore martelé le président de la fédération, détaillant longuement sa gestion du cas de l'ex-entraîneur, avant d'évoquer d'autres cas problématiques. "Je suis celui qui a diligenté l'enquête administrative" contre Gilles Beyer, a-t-il indiqué, en référence à une procédure menée par le ministère des Sports en 2001 et diligentée sur la base d'un signalement de parents. Une enquête judiciaire avait également été ouverte contre l'entraîneur, mais n'avait pas abouti.
Malgré sa mise à l'écart par le ministère en 2001, Gilles Beyer avait ensuite poursuivi sa carrière dans son club d'origine, les Français volants, présidé par son frère Alain, jusqu'à son exclusion mardi 4 février. Il a aussi organisé dans les années 2010 plusieurs tournées de gala de l'équipe de France de patinage artistique, et effectué //plusieurs mandats au bureau exécutif de la fédération jusqu'en 2018. Une "erreur", a concédé Didier Gailhaguet mercredi. Durant toute son intervention, Didier Gailhaguet a néanmoins renvoyé la balle au ministère des Sports, et notamment à l'ancienne ministre Marie-Georges Buffet dont il estime que les services "ont failli" dans le cas de Gilles Beyer.
"Le sport français est victime de ce fléau"
Didier Gailhaguet s'est aussi régulièrement insurgé contre les conséquences de cette affaire pour la Fédération française des sports de glace, l'estimant "salie honteusement". "La fédération, ce n'est pas un ramassis de pervers sexuels ayant la culture du viol", a-t-il assuré, évoquant "quelques salopards qui ont fait des choses immondes".
"Nous ne sommes pas les seuls", a aussi argumenté Didier Gailhaguet. "Le sport français est victime de ce fléau", a-t-il ajouté, évoquant "28 sports" concernés par "des affaires sur des mineurs de moins de 15 ans". "Il semblerait qu'en raison du livre de madame Abitbol, tout soit concentré sur la FFSG. C'est une honte car toutes les victimes ont droit au même respect."
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