Course transatlantique The Bridge : "Cela va être une très belle bagarre"
Dimanche sera donné le coup d'envoi de The Bridge, une course transatlantique entre le Queen Mary II et quatre voiliers. Thomas Coville et François Gabart font partie des skippers qui affronteront le paquebot dans cette traversée qui commémore le débarquement américain de 1917.
La course transatlantique The Bridge entre le paquebot Queen Mary II et quatre voiliers sera lancée dimanche 25 juin (19 heures). Les concurrents relieront Saint-Nazaire à New York pour rendre hommage aux soldats américains venus se battre en France pendant la Première Guerre mondiale en 1917. "On est en train de construire une nouvelle page de la course au large de demain", se sont émus Thomas Coville et François Gabart, invités du 6-10h de franceinfo.
Le navigateur Thomas Coville, détenteur du record du tour du monde en solitaire en 49 jours, et le skipper François Gabart, vainqueur du Vendée Globe 2013, font partie des quatre skippers alignés sur le départ de cette course, aux côtés du paquebot Queen Mary II. "On est capables d'aller plus vite que le Queen Mary II, ponctuellement (...) Mais la compétition est entre nous", assurent les navigateurs.
franceinfo : Qu'est-ce qui vous a séduit dans ce projet ?
François Gabart : C'est exceptionnel. C'est une course historique à tous points de vue : on est cent ans après le débarquement des Américains pendant la Première Guerre mondiale, on revient aux Etats-Unis pour célébrer les relations franco-américaines, et on a la première course en ultime, en équipage, sur une transatlantique. On est ravis, on a des bateaux magnifiques et on va enfin pourvoir les mettre sur la même ligne de départ. Il n'y avait aucune raison de ne pas être là.
Vous allez vous lancer dans une transatlantique aux côtés du Queen Mary II, c'est clairement le paquebot qui va gagner ?
FG : Oui, il met six jours pour traverser l'Atlantique. On est capables d'aller plus vite que le Queen Mary II, ponctuellement. Le Queen Mary traverse à 23 noeuds de moyenne, c'est-à-dire à environ 40 km/h. On est capables d'aller à 35, 40 voire 45 noeuds, donc près de 70 km/h. En revanche, sur ce parcours entre Saint-Nazaire et New York, on va être obligés de tirer des bords [composer avec un vent de face] avec nos bateaux à voile. On va dépendre de la météo : parfois il n'y aura pas de vent, parfois on va réaccélérer. On va devoir prendre une route plus longue que la route directe entre Saint-Nazaire et New York. Donc c'est très peu probable voire presque impossible d'arriver avant le Queen Mary.
Les deux autres skippers sont Francis Joyon et Yves le Blévec. Ce sera une vraie course ?
Thomas Coville : C'est surtout ça pour nous ! Sportivement parlant, clairement, on ne se bat pas contre des bateaux à moteur. Le Queen Mary est là pour être un symbole, cela fait une photo emblématique et très belle face au pont de Saint-Nazaire, mais la compétition est entre nous. C'est la première fois qu'on se confronte les uns aux autres, que ce soit face à Francis Joyon qui a fait un temps exceptionnel cet hiver en équipage, Yves Le Blévec qui peut jouer les trouble-fête en aller chercher les bords du cadre, et avec François Gabart sur Macif. Cela va être une très belle bagarre. On est en train de construire une nouvelle page de la course au large de demain. J'en suis très fier et très content. On démarre cette nouvelle page avec The Bridge et avec ces symboles.
Il y a beaucoup de choses dans cet événement : une compétition de basket, du jazz... les soldats américains avaient permis de les populariser en France. Mélanger les disciplines, c'est quelque chose qui vous parle ?
TC : C'est même un trait de mon caractère. Si j'avais un point commun avec Damien Grimont (l'organisateur de la course) ce serait peut-être ça : avoir envie de relier tout à tout. La musique fait partie de mon environnement et de ma vie. De la voir ancrée dans l'histoire est quelque chose qui donne du sens à un événement comme le nôtre, mais aussi à notre sport. On est souvent des ponts entre les continents, puisqu'on les relie. C'est une très très bonne idée.
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