Record du tour du monde à la voile : "On est dans un instant où il y a une sorte de rupture dans la conception des bateaux"
Vincent Lauriot-Prévost, l’architecte de la monture de François Gabart, rappelle qu'avant, "on faisait des trimarans, des catamarans qui s'appuyaient sur des coques. Après on les a soulagés un peu avec des foils. Maintenant on les soulage de plus en plus voire complétement".
Quarante-deux jours, 16 heures et 40 minutes. Voici, désormais, le temps pour faire le tour de la planète à la voile et en solitaire. Le chrono a été établi, dimanche 16 décembre, par François Gabart lors de sa première tentative, un record bonifié de plus de six jours.
Il y a un an encore, personne n’aurait imaginé une telle réussite, mais avec son trimaran géant de dernière génération mis à l’eau il y a deux ans seulement, François Gabart a pu réaliser un tel exploit. Désormais, tout le monde se met à rêver de performances folles.
Des records dépendants de la technologie
En 20 ans, le temps pour faire le tour de la planète a été divisé par trois. De 129 jours pour Philippe Monnet en 1988, il est passé à 42 jours depuis dimanche. En un an, avec Thomas Coville puis François Gabart, ce record a été abaissé de plus de deux semaines. Ce n’est sans doute pas fini affirme Thomas Coville : "Nous, on venait de passer la frontière des 50 jours. La prochaine fois, cela sera moins de 40. Dans l'été, on a passé la barrière des cinq jours de l'Atlantique nord et on va descendre à trois jours".
Cette évolution est inéluctable avec les progrès technologiques de ces bateaux. Les trimarans sont plus légers et plus puissants. Les pilotes automatiques sont plus précis pour une meilleure navigation. Sans compter les foils, ces appendices de carbone qui vont soulever les bateaux, qui sont de plus en plus performants. Pour Vincent Lauriot-Prévost, l’architecte de la monture de François Gabart, "on est dans un instant où il y a une sorte de rupture dans la conception des bateaux. On faisait des trimarans, des catamarans qui s'appuyaient sur des coques. Après, on les a soulagés un peu avec des foils. Maintenant, on les soulage de plus en plus voire complétement".
Autrement dit, il s'agit de les faire voler au-dessus de l’eau pour leur faire gagner de la vitesse. Selon les modèles les plus optimistes, il ne faudrait que quelques nœuds pour un tour du monde d’ici deux ans en 35 jours.
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