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"On a atteint les 90 km/h" : un équipage de la Transat Jacques Vabre va embarquer sur un bateau volant

La 13e édition de la Transat Jacques Vabre partira dimanche du Havre (Seine-Maritime). Près de 40 bateaux s'élanceront, avec notamment les maxi-trimarans de la catégorie Ultime. Le dernier né de la flotte, Gitana 17, est une sorte de bateau volant. 

Article rédigé par Fabrice Rigobert
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Thomas Rouxel (à gauche) et Sébastien Josse vont manoeuvre le Gitana 17, une sorte de bateau volant, pour la Transat Jacques Vabre. (FABRICE RIGOBERT / RADIO FRANCE)

Le départ de la 13e édition de la Transat Jacques Vabre sera donné dimanche 5 novembre, à 13h35 au Havre (Seine-Maritime). Au total, 38 bateaux avec 76 skippers à leurs bords s'élanceront, répartis en quatre catégories. Au programme : 4 350 miles, soit 7 830 kilomètres, entre la Normandie et Salvador de Bahia, au Brésil. Les trois bateaux de la catégorie Ultime, les maxi-trimarans, seront les stars de la course. Cette année, le dernier-né de la flotte est un peu particulier. Gitana 17 est en effet une sorte de bateau volant.

32 mètres de long et 23 mètres de large

Le Gitana 17 a les mensurations d'un géant des mers : 32 mètres de long, 23 mètres de large, un mat de 37 mètres de haut et l’équivalent de trois terrains de tennis en surface de voile. Avec ses trois coques, barré par Sébastien Josse, il est l’héritier lointain du premier bateau volant, l’hydroptère. On ne connaît pas encore les limites de cette machine de course.

À partir de 50 km/h, on peut se permettre de le faire sortir de l'eau, si la mère est maléable

Sébastien Josse, skipper du bateau Ultime Gitana 17

à franceinfo

Pour cela, le bateau possède quatre plans porteurs, lames d'un mètre carré environ chacune, sur lesquelles il s'appuie. "C'est une accélération qui se fait en douceur", rassure Sébastien Josse. "Aujourd'hui, on a atteint les 90 km/h et on peut certainement aller plus vite. Mais ce qui nous intéresse, c'est une vitesse moyenne. Il faut être plus rapide que le bateau concurrent."

Un bateau très stable et pas plus dangereux

Les sensations sont garanties, au prix d’efforts physiques considérables pour tourner à la force des bras les manivelles des colonnes de winch et piloter l’engin. Avec ses fameux foils et ses voiles qui pèsent jusqu’à 250 kilos, cette formule 1 des mers ne se maîtrise pas sans risques. "Les bateaux qui nous entourent ne sont pas habitués à voir des voiliers aller à cette vitesse-là donc ils ont du mal à anticiper notre vitesse de déplacement", explique le co-skipper de Sébastien Josse, Thomas Rouxel. "Tout arrive très vite, que ce soit la côte, un bateau passager ou un bateau de pêche donc il faut qu'on soit hyper vigilant là-dessus."

En dehors des risques de collision, la menace de chavirage reste présente, compte tenu des vitesses atteintes, mais Sébastien Josse se veut plutôt rassurant. "en volant, on navigue plus à plat", explique-t-il. Conséquence : un dérapage sur l'eau est possible, mais le bateau a peu de chances de faire une tranche ou se coucher. "Le bateau est très stable en latéral et en longitudinal." Pour autant, le trimaran peut quand même se mettre à l'envers mais, d'après le skipper, "la sécurité a énormément progressé".

Ce n'est pas parce qu'on va plus vite que le bateau est plus dangereux.

Sébastien Josse, skipper du bateau Ultime Gitana 17

à franceinfo

D'après lui, c'est même le contraire. "Le fait d'aller plus vite avec cette génération d'appendices nous a fait gagner énormément en sécurité et en conduite. On navigue de manière moins moins agitée donc on va moins vers le précipice et le chavirage." Les deux navigateurs devraient traverser l’atlantique en huit jours. Leur seul adversaire est le recordman du tour du monde en solitaire, Thomas Coville.

Le reportage de Fabrice Rigobert

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