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CARNET DE BORD. Route du rhum 2022 : "Avec Thomas et Charlie, nous étions à la limite du raisonnable" reconnaît Jérémie Beyou, 3e en Imoca

Arrivé en troisième position derrière Thomas Ruyant et Charlie Dalin lundi au terme d'un sprint final haletant, Jérémie Beyou a savouré sa fin de course avec son nouveau bateau.

Article rédigé par Apolline Merle, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Arrivée de Jérémie Beyou à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, le 21 novembre 2022. Le skipper de l'Imoca Charal a terminé en troisième position dans sa catégorie. (PIERRE BOURAS / AFP)

Le combat a été rude jusqu'au bout. Après l'arrivée de Thomas Ruyant, suivi deux heures plus tard de Charlie Dalin (Apivia), Jérémie Beyou (Charal) a été le troisième skipper de la classe Imoca, lundi 21 novembre, à franchir la ligne d'arrivée à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, vers midi, après 11 jours 21 heures et 55 secondes en mer. Le trio de tête a offert une belle bataille dans le sprint final.

Sur le podium, le natif de Landivisiau (Finistère) s'est montré satisfait de sa transatlantique en solitaire. "Bien sûr l'objectif est toujours d'être sur le podium, même si, là, l'objectif était par-dessus tout de finir la course, de faire une première traversée avec ce nouveau bateau, raconte le skipper de 46 ans, quelques minutes après son arrivée en Guadeloupe. Maintenant, au regard des circonstances de course, c'est vrai que la gagne était possible. Thomas a été super bon et si j'avais pu l'accrocher, j'aurais peut-être pu faire mieux. Malgré, peut-être, le petit regret d'avoir eu une journée un peu en dedans là où Thomas a été super bon, c'est énormément de satisfaction d'être ici et sur le podium encore plus", a confié le skipper, deuxième de la Route du Rhum en 2014 et troisième sur le Vendée Globe en 2016-2017.

"Je suis bien cramé"

Le combat fut tel entre les trois hommes que la lutte a épuisé les organismes. "Je suis bien cramé, reconnaît Jérémie Beyou. Le rythme était infernal. La météo, avec notamment les grains dans les alizés, était très instable. Surtout, avec mon bateau neuf, j'ai été très à l'écoute du moindre bruit. J'ai réparé pas mal de petites choses qui ne fonctionnaient pas, sans parler du stress aussi de ce bateau qu'on ne connaît pas. Physiquement, j'ai donc bien pioché dedans. Je pense qu'avec Thomas et Charlie, on est tous les trois aussi fatigués les uns que les autres."

Un constat d'ailleurs partagé par Thomas Ruyant, vainqueur de la Route du Rhum en Imoca : "J'ai rarement été aussi fatigué à l'arrivée d'une course", a reconnu le premier des trois skippers à franchir la ligneSi ce sprint final a été épique, il a aussi été celui de tous les risques pour les marins. "L'avant dernière nuit, on a eu du vent jusqu'à 35 nœuds. On a gardé tout dessus, la grand-voile haute, c'était à la limite du raisonnable", admet Jérémie Beyou. 

"Les bonhommes étaient plus que cramés et les machines étaient aussi à la limite. On a fait 24 heures de malade mental, c'était un truc de dingue. Tous les trois, on est vraiment allés à la limite de ce qui était faisable."

Jérémie Beyou, 3e de la Route du Rhum en Imoca

à franceinfo: sport

À son arrivée, le Finistérien a d'ailleurs tenu à féliciter Thomas Ruyant. "C'est un très beau champion, commence le skipper de l'Imoca Charal. Il a gagné la Jacques Vabre l'an passé, aujourd'hui la Route du Rhum. Maintenant, ça va être à nous de se mettre à son niveau, car il est très fort et il a beaucoup d'humilité. C'est un très grand bonhomme."

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