CARNET DE BORD. Route du Rhum 2022 : "On a une grosse tempête à contourner, avec une mer de 6 à 7 mètres", prévient Jérémie Beyou
Jérémie Beyou (Charal) dévoile les derniers préparatifs à deux jours du départ de la Route du Rhum, fixé dimanche.
138 bateaux doivent s’élancer, dimanche 6 novembre à 13h02, à l’assaut de la Route du Rhum. Pendant toute la course, Jérémie Beyou – qui concourt dans la catégorie Imoca à bord de Charal - partagera avec franceinfo: sport son quotidien. Premier rendez-vous vendredi 4 novembre, avec les derniers préparatifs, et une grosse tempête attendue qui pourrait bouleverser les plans de nombreux skippers.
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"En ce moment, nous sommes vraiment focalisés sur le départ et sur la stratégie de course. On connaît maintenant la météo, qui commence à être fiable. On fait donc beaucoup de cellule stratégique avec mon routeur. On est en autonomie une fois qu'on est parti, mais avant le départ, évidemment, on peut échanger avec les routeurs pour, en fonction des conditions météorologiques, arriver à jauger de ce qui est performant, de ce qui est raisonnable et de ce qui l'est moins. C'est le gros sujet jusqu'au départ.
"On peut s'attendre à ce que ce soit très, très fort"
Concernant la météo, on peut s'attendre à ce que ce soit très, très fort. On a une grosse tempête à contourner, avec une mer de 6 à 7 mètres. L'histoire, c'est de savoir comment on va pouvoir passer au travers de ça. Ce sont des conditions très fortes, très particulières. On essaie donc de jauger tout ça, et le reste du temps, j'ai mes petites affaires à mettre à bord, mais le bateau est prêt.
Avoir un nouveau bateau, c’est un peu un saut dans l’inconnu, même si on a beaucoup navigué avec, ce qui est plutôt rassurant. Mais forcément, on n'a pas rencontré les conditions qu'on va rencontrer sur cette Route du Rhum. Il y a forcément plus de risques de découvrir des choses qui ne vont pas sur un nouveau bateau que sur un bateau plus éprouvé. Cela ajoute probablement un peu de stress. Maintenant, je pense que ce sont des conditions que peu de bateaux ont rencontré, voire quasiment aucun.
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"Des lasagnes froides pour les deux premiers jours"
Nous prenons le départ pour faire la course et, pour l'instant, on regarde par où on peut passer, quelles sont les routes les plus 'safe'. S'il n'y en a pas, on va attaquer. Ce n'est jamais facile d’annoncer un objectif quand on a les conditions extrêmes que l'on va avoir. Mais on est dans la compétition, et parfois, être dans la compétition, ça veut dire aussi, par moment, préserver un peu le bateau pour pouvoir attaquer par la suite.
Dans le bateau, il ne faut apporter que les choses essentielles à manger pour les premiers jours de course. Ce sont essentiellement des choses froides. Moi, j'embarque des plats de lasagnes que je peux manger froids pour les deux premiers jours de course. Après ce sera du snacking, des barres de céréales, des barres énergétiques, des noisettes, de la petite charcuterie facile à avaler, des fruits, des fromages. Pour l’essentiel, ça va être ça. Si on arrive à faire bouillir quelque chose, je ne sais pas quand ça sera, donc il faut prévoir suffisamment de choses faciles à avaler pour le début de course.
"Ne pas partir avec une dette de sommeil"
Avant l'épreuve on essaie aussi de trouver des périodes de repos, et de continuer à faire un peu de sport l'après-midi pour être fin prêt dimanche. Avec le départ qui approche, on a un peu plus de mal à trouver le sommeil. J'essaie de faire une sieste en milieu d'après-midi, ça permet de me poser. L'idée, c'est d'essayer de partir le plus reposé possible. Il faut y faire attention, parce qu'après, en mer, pendant les 48 premières heures, je ne vais quasiment pas dormir. Il va falloir avoir suffisamment d'énergie et ne pas partir avec une dette de sommeil."
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