Report de la Route du Rhum : "On partait vers un gros carnage collectif", reconnait le skipper Sébastien Rogues
Le départ de la transatlantique prévu ce dimanche a été décalé à mercredi en raison de la météo. "On avait un énorme front, une tempête qui nous arrivait dessus avec aucun moyen de s'échapper", explique le skipper de Primonial.
"On partait vers un gros carnage collectif", a affirmé dimanche 6 novembre sur franceinfo le skipper Sébastien Rogues de Primonial, qui participe à la Route du Rhum dans la classe des Ocean Fifty, alors que le départ de la transatlantique, prévue dimanche, a été reportée à mercredi après-midi en raison des mauvaises conditions météorologiques. Il y a "beaucoup plus de sourire sur les lèvres des skippers" depuis l'annonce du report. Sébastien Rogues assure par ailleurs qu'il va "tout donner" et qu'il "rêve d'une victoire sur la Route du Rhum".
franceinfo : Avec ce report du départ de la course, comment occupez-vous votre temps à terre ?
La force d'adaptation est quelque chose d'important dans la voile. Et ces derniers jours, on en profite pour encore plus se reposer que ce qu'on pouvait l'être avant le premier départ qui aurait dû avoir lieu le 6 [novembre]. Je suis avec mon équipe en train de partager nos derniers dîners à terre.
Est-ce que cela vous apporte du stress ou de la tranquillité ?
C'est plutôt de la tranquillité. Il faut imaginer qu'il y a encore 48 heures, on se préparait à partir dans une grosse tempête. Là, c'était très stressant. Maintenant, les conditions vont plutôt être clémentes pour ce nouveau départ. Et du coup, c'est certain qu'il y a beaucoup plus de sourire sur les lèvres des skippers sur les pontons de Saint-Malo depuis hier.
Ce report a-t-il été un soulagement avec les conditions météorologiques qui s'annonçaient ?
C'était clair. On partait vers un gros carnage collectif. La problématique était que l'on avait un énorme front, une tempête qui nous arrivait dessus avec aucun moyen de s'échapper.
Souvent, on peut prendre des routes qui sont plus longues par le Sud pour éviter ces coups de vent. Et là, on n'en avait pas la possibilité.
Sébastien Roguesà franceinfo
On pouvait aussi s'abriter dans les ports. Mais ces ports ne pouvaient pas accueillir toute la flotte. Donc on allait à l'avant de soucis. La direction de course et Francis Le Goff, son président, ont pris une très bonne décision en retardant ce départ.
Comment vous projetez-vous sur cette course? Est-ce qu'il y a énormément d'enjeux et de pression?
L'enjeu et la pression, il faut essayer de mettre tout ça un petit peu de côté, parce que de toute façon, elle est là. Donc cela ne sert à rien de s'en mettre plus. Moi, je suis un sportif de haut niveau. J'ai mené ces projets depuis quatre ans avec Primonial pour être ici au départ de Saint-Malo. On a déjà eu la chance de remporter la Transat Jacques Vabre l'année dernière. Cela veut dire qu'on est capable de tenir tête aux autres concurrents. On a envie de rendre une belle copie sur cette Route du Rhum. Maintenant, on est une classe qui est assez homogène en niveau. On est huit partants en Ocean Fifty, on est probablement six à pouvoir gagner. Moi, je pars avec une niaque importante, des objectifs clairs et je rêve d'une victoire sur la Route du Rhum. C'est sûr que gagner, c'est le paroxysme. Tout le monde est là pour ça. Mais il faut aussi tout donner, ne jamais baisser les bras, pour que, quoi qu'il se passe à l'arrivée, il n'y ait aucun regret. Et je sais que si je navigue comme j'ai l'habitude de le faire, cela devrait mener le Team Primonial, peut-être pas forcément sur la plus haute marche du podium, mais en tout cas sur une marche honorable.
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