Route du rhum 2022 : chavirage et démâtages en série, lutte à trois en tête
Une nuit cauchemardesque. Les skippers engagés dans la Route du rhum ont tous, à des degrés divers, expérimenté la puissance des éléments samedi 12 novembre. Vents violents et mer démontée ont accompagné la flotte, quand ils ne l'ont pas sérieusement mise en danger. Par bonheur, aucun marin n'a subi plus grand malheur que celui de l'abandon.
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Ainsi, Thibaut Vauchel-Camus (Solidaires En Peloton-Arsep), qui avait pris la tête de la course vendredi soir dans la catégorie Ocean Fifty (trimarans de 15 m), a chaviré entre le Portugal et les Açores. Il venait de passer le second front froid qui secoue la flotte dans l'Atlantique, avec des rafales de 35 à 40 nœuds (64 à 74 km/h) et une mer désordonnée. Il n'est pas blessé et se trouve à l'abri dans la coque centrale de son trimaran.
Le bateau de secours Merida, affrété par l'ancien skipper Adrien Hardy spécialement pour ce genre d'opérations, est arrivé sur zone dans la nuit et a pu récupérer Vauchel-Camus une fois le jour levé. L'équipe du Merida s'emploie désormais à sécuriser le trimaran chaviré dans le but de le remorquer vers les Açores, à 240 milles nautiques plus au sud.
Un peu plus tôt dans la soirée, Louis Burton (Bureau Vallée), qui figurait parmi les Imoca (monocoques de 18 m) lancés à la poursuite de leur leader Charlie Dalin (Apivia), a démâté vers 17h00. "Je ne comprends pas. J'étais à 2 ris (grand-voile basse), J3 (petite voile d'avant), il y a peut-être deux mètres de creux, c'était prudent", a commenté Burton, visiblement sous le choc et très déçu, dans une vidéo diffusée par son équipe.
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"Je suis dégoûté, c'est incroyable comme ça s'acharne", a-t-il ajouté. Troisième du Vendée Globe en 2020/2021, il avait dû abandonner à cause d'une voie d'eau lors de la dernière édition de la Route du Rhum et il avait démâté l'an dernier dès le premier soir de la Transat Jacques Vabre.
Deux autres skippers, engagés en Class40, ont aussi démâté : Amélie Grassi (La Boulangère Bio) et Aurélien Ducroz (Crosscall), qui pointaient respectivement à la 10e et à la 11e place au classement provisoire en fin d'après-midi.
Lors des vacations de l'après-midi, plusieurs skippers ont témoigné des conditions difficiles pour les bateaux engagés dans le front froid : "En ce moment, il y a 30 nœuds de vent avec des rafales à 35 (...), la mer est vraiment dégueulasse, c'est dur de trouver la bonne régulation. C'est casse-bateau et pas très drôle", a raconté à 18h30 Jérémie Beyou (Charal), actuellement 2e des Imoca.
Pour Justine Mettraux (Teamwork.net), elle aussi dans le peloton des poursuivants en Imoca, "c'était bien la guerre ! C'était le moment le plus difficile de la course, on le savait". Et d'ajouter : "Je pense qu'on a tous eu des alarmes de mât dans tous les sens parce que ça tapait beaucoup. J'ai essayé de faire en sorte que ça tape au minimum mais des fois (...) le bateau s'emballe, tu décolles sur une vague et tu ne sais pas trop comment tu vas t'en sortir ! Pour moi c'est passé mais il faudra que je fasse un bon check demain matin car c'est certain que le bateau a pris cher", a-t-elle expliqué.
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Loin devant, la lutte se poursuivait - à plus de 30 noeuds de moyenne pendant la soirée - entre Charles Caudrelier (Maxi Edmond de Rothschild) et François Gabart (SVR Lazartigue). Si Gabart est passé devant dans la matinée, Caudrelier a repris la tête au passage des Açores. Mais son avance restait limitée et Thomas Coville (Sodébo) restait au contact.
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