Route du Rhum : "Le bateau sera préparé comme je le faisais avant", se réjouit Philippe Poupon, de retour à la compétition sur Pierre 1er de Florence Arthaud

Certains ont cru à un poisson d’avril…Ce n’est pourtant pas une plaisanterie ! À bientôt 68 ans, Philippe Poupon renfile le ciré ! Le légendaire skipper breton sort de sa retraite à l’occasion de la prochaine Route du Rhum (départ de Saint-Malo le 6 novembre prochain). Et pour le vainqueur de l’édition 1986, quitte à revenir, autant le faire sur un bateau historique : le fameux trimaran Pierre 1er de son amie Florence Arthaud, victorieuse en 1990. Premières impressions de "Philou", actuellement en mer du côté de la Patagonie…

Franceinfo: sport : Comment est née cette belle idée de refaire le Rhum, sur ce bateau qui plus est ? 

Philippe Poupon : C'est mon épouse Géraldine (Géraldine Danon, comédienne et réalisatrice, prépare un film sur la navigatrice, tragiquement disparue en 2015, avec un tournage prévu cet été), amie proche de Florence, qui a écrit un scénario sur la vie de Florence. Elle va le réaliser pour le cinéma. Nous avons pensé qu'il serait bien d'avoir un trimaran et on a vu que le bateau de Florence, l'ex Pierre 1er , était en vente. On l'a acheté avec l'aide d'un ami. Le bateau va servir pour le film mais on s'est dit tous les deux que je pouvais en profiter pour faire la Route du Rhum. 

En 1995, Kevin Costner avait fait réaliser deux répliques de Pierre 1er pour Waterword, son "Mad Max" des mers… Pour vous, c’était l’original et rien d’autre ? 

On est plus modeste que Kevin Costner ! L'ex Pierre 1er nous suffira pour faire des images de mer pour le film. Géraldine relate essentiellement le parcours d’une femme exceptionnelle. Je l’épaulerai pour la logistique des scènes de mer. Elle a passé toutes ces années à filmer la mer, je sais d’ores et déjà que les images du film seront très fortes. 

Il existe une histoire particulière avec ce bateau et Florence Arthaud, tandem qui vous avait devancé en 1990...

L'histoire est sympa qu'un ancien vainqueur fasse la Route de Rhum sur un bateau victorieux. Je pense que l'on est légitime pour raconter la vie de Florence, c'était une amie, elle faisait partie de notre famille. En 1990, je finis deuxième derrière Florence. Elle avait fait une très belle course. Elle n'avait pas molli !

À 67 ans, c’est une sacrée décision de refaire un Rhum, après des années loin de tout ça. Vous n'avez pas d’inquiétude particulière ?

J'ai arrêté les courses en trimaran en 1993, gagné le Figaro en 1995 et arrêté la compétition en 2002. Mais je suis le marin français qui a fait le plus de milles pendant cette période, plus de 100 000 milles, en famille avec mon épouse et nos enfants, autour du monde en passant plusieurs fois par les pôles (les régions polaires, Arctique et Antarctique, ndlr). Je passe environ six mois par an sur notre voilier d'expédition polaire, Fleur Australe. Je n'ai pas perdu le sens marin, et physiquement je borde des winchs tous les jours. Donc il n'y a pas d'inquiétude ! J'ai tellement navigué en multicoque, que j'ai l'impression que c'était hier. La connaissance, les réflexes, je les ais.

Où se trouve aujourd’hui Pierre 1er et quel est le programme mis en place d’ici le Rhum ? 

Le bateau est actuellement en convoyage avec le nouveau propriétaire. Il est parti des Philippines pour la France. Je vais le récupérer en Méditerranée, faire ma qualification vers la Bretagne (le bateau est actuellement en transit en Thaïlande et devrait arriver à Cannes début mai, ndlr). Il va ensuite rentrer en chantier à Port La Forêt et c'est Michel Desjoyeaux qui va s'en occuper. On ne peut pas faire mieux ! Je fais appel aux meilleurs. Le bateau sera préparé comme je le faisais avant. 

Quels sont vos partenaires dans cette belle aventure ?

Nous attendons encore un peu pour répondre à cette question !