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Transat Jacques Vabre : Romain Attanasio, le voyageur inattendu

A 42 ans, Romain Attanasio va prendre part à sa troisième Transat Jacques-Vabre. A la barre d'un IMOCA (Pure) passé en son temps dans les mains de Loïck Peyron ou Jean Le Cam, avec pour coéquipier Sébastien Marsset, il va partir à l'attaque de l'Atlantique, direction le Brésil. Un chemin pour lequel il n'était pas vraiment destiné.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Son grand-père était skieur de l'équipe de France, guide de haute montagne et l'un des créateurs de la station de Vars. Son père est géomètre. Natif des Hautes-Alpes, Romain Attanasio n'avait pas vraiment le profil de navigateur. Loin de là. D'autant moins que son père l'a rapidement placé dans ses valises, pour l'emmener au gré de ses missions sur toute la planète. A 6 mois, il part au Pakistan, ensuite l'Indonésie, le Nigéria, Salvador... Jusqu'à 7 ans, il vogue de pays en pays, de valise en valise, avant de se poser dans l'Oise. Très loin de la Pointe du Raz, du Finistère, du Cap Horn ou des Quarantièmes Rugissants.

De la pension dans l'Oise au Salon nautique

Pourtant, lors des vacances, il vient régulièrement en Bretagne, goûter à quelques stages dans sa famille. "Ma grand-mère m'a raconté qu'un jour, en stage sur Optimiste, alors qu'il y avait une tempête, les moniteurs ramenaient tout le monde et moi je tirais des bords." Il ne sait pas si le temps a enjolivé ce souvenir, mais l'anecdote a valeur de révélateur. Mais le point de départ de son aventure en mer, dans son esprit, porte une date précise : 1990. Cette année-là, Florence Arthaud remporte la Route du Rhum, "avec son beau bateau doré. J'étais amoureux d'elle", se souvient-il avec un sourire aujourd'hui.

Cette année-là, pour lui, n'est pas synonyme de réussite, de long fleuve tranquille. "Je n'avais pas bien travaillé à l'école. Mes parents ont décidé de m'envoyer en pension, à Chauny, dans l'Aisne." Une punition en forme de virage à 180°, grâce à son grand oncle, breton et féru de voile. "Mon grand oncle savait que j'y déprimais. Un jour, il est venu et m'a emmené au Salon nautique." C'est la révélation. "Depuis tout petit j'avais une certaine attirance pour les bateaux", glisse-t-il. L'attirance se mue en passion. Il colle des photos de bateau dans sa chambre, collectionne les magazines de voile, y compris ceux de vente de bateau. 

Son père, "pas du tout marin, ce n'est pas son truc", lui transmet un petit virus sans le savoir : le plaisir de découvrir. Car lors de leurs voyages aux quatre coins du monde, ils ne vivent jamais dans les ghettos réservés aux expatriés. "Comme point commun, il y avait le fait de ne pas tout maîtriser, de devoir s'adapter aux conditions extérieures", souligne-t-il. C'est sur les flots que son fils joue l'adaptation permanente, sans pour autant tomber dans le cliché de la liberté absolue en mer : "On est un sport qui est relativement contraint. On doit quand même réaliser un parcours le plus rapidement possible", rappelle-t-il.

Une filiation à venir ?

Alors, il essaye de tout prévoir : "J'emmène toujours trop de choses dans mon sac. Je ne suis pas un si bon voyageur", rigole-t-il. "Car chaque kilo compte dans un bateau : on coupe les bouts trop longs, les bouts de vis qui dépassent... Alors quand ils me voient arriver avec mon gros sac..." Le seul moment où il s'éloigne de la course sans pour autant quitter l'eau, c'est lors d'une croisière, réalisée chaque année en famille, entre Belle-Isle, Houat... Il faut dire que les parents ont de quoi transmettre leur passion. En couple avec la navigatrice Samantha Davis, leur fils de 8 ans prénommé Ruben "parle de devenir navigateur". Déjà. S'il suit la trace de ses parents, cela n'étonnera pas grand-monde. 

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