Yvan Bourgnon: "Pas là pour faire un coup médiatique"
Quand et comment avez-vous décidé de faire équipe pour la TJV-2015 ?
Yvan Bourgnon : "C'est avant tout une histoire d'amitié. C'est ça qui est sympa. Ce n'est pas une alliance professionnelle. Ca s'est décidé le 25 août, quand Gilles m'a appelé à mon retour de Polynésie (où il était parti à la recherche de son frère, NDLR). Quand tu es un +pro+, tu n'as pas de mal à t'entendre avec un autre équipier. Mais nous, on voulait plus que ça, on voulait qu'il y ait une continuité et on n'est pas là pour faire un coup médiatique et au revoir. Notre objectif, c'est de s'entendre et de travailler ensemble à l'avenir."
Après des raids comme celui que vous venez de boucler autour du monde, est-ce que vous allez revenir à des formats de courses plus classiques, comme ceux que vous avez largement pratiqués avec votre frère Laurent et en solo ?
Y. B. : "La compétition, je n'ai jamais arrêté d'en faire. En 2012, j'ai fait 28 régates dans l'année. Ce qui m'a manqué un peu, depuis 2013, c'est la course au large que j'ai énormément pratiquée entre 1990 et 2007. Mais j'ai +bouffé+ beaucoup de transats (...) et il n'y a pas de soucis, ça revient vite. J'espère qu'on va continuer en Multi50, il y a des courses comme Québec - Saint-Malo l'année prochaine, la prochaine Transat Jacques-Vabre (2017), il y a de la matière pour s'amuser encore. Ainsi qu'un projet un peu personnel, le tour du monde en solo avec un trimaran de 23 m, contre les vents dominants. Avec comme première échéance possible un départ en novembre-décembre 2017. Ce sera très engageant physiquement car il y aura beaucoup de près mais moins risqué que ce que je viens de faire."
La disparition de votre frère va-t-elle vous amener à prendre un peu moins de risques que dans le passé ?
Y. B. : "Oui. Si je fais le bilan du tour du monde que je viens de boucler en catamaran de sport, je constate qu'à cinq reprises j'ai failli y laisser ma peau. Et donc je me dis que j'ai vécu quelque chose d'extraordinaire. J'ai joué, c'est passé, j'ai eu une réussite insolente mais il ne faut peut-être pas pousser le bouchon trop loin. Il faut que je baisse le curseur et la disparition de Laurent me donne moins envie de faire des trucs très risqués. Mais j'ai autant soif d'aventure, de records, de compétition. Il y a encore plein de choses à faire qui sont sportivement moins dangereuses mais hyper intéressantes."
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