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16 mars 1990, le jour où Titouan Lamazou remporte la première édition du Vendée Globe

Il y a 30 ans jour pour jour, le 16 mars 1990, Titouan Lamazou regagnait le port des Sables-d’Olonne en vainqueur du premier Vendée Globe à bord du monocoque Ecureuil d’Aquitaine II. Un tour du monde bouclé en 109 jours 8 heures et 48 minutes. Record à l’époque.
Article rédigé par Adrien Paquier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Dans la nuit sombre des Sables-d’Olonne, depuis la côte, une foule immense attend un héros. Au loin, les lumières des bateaux qui accompagnent l’arrivée d’Ecureuil d’Aquitaine II permettent de distinguer les voiles qui faseyent et la carrure encore en vie du monocoque, quasiment immobile, bloqué en mer par manque de vent pour parcourir ses derniers mètres.

"Ils n'arriveront jamais au bout"

A bord, Titouan Lamazou, skipper aux multiples facettes, poète, écrivain, peintre ou encore photographe. Un touche-à-tout qui est à quelques secondes de franchir la ligne d’arrivée du Vendée Globe Challenge (nom de l’époque devenu ensuite le Vendée Globe, ndlr.). Chronomètre en main, montre au poignet, tout le monde est prêt à prendre la marque de celui qui s’apprête à exploser le record du tour du monde en solitaire détenu par Olivier de Kersauson (125 jours 19 heures et 32 minutes sur un trimaran). Il faut attendre 00h04’50’’. Heure de la délivrance pour Titouan Lamazou, sa famille, ses amis mais aussi tout un public, qui attendaient l’arrivée d’un homme sur la terre ferme après 109 jours 8 heures et 48 minutes de course en solitaire sans escale et sans assistance. Un pari fou que personne ne pensait réalisable. "Les gens disaient : « Ils sont fous. Ils partent avec des bateaux faits éventuellement pour faire la Transat mais pas le tour du monde. Ils n’arriveront jamais au bout. »", se souvient le premier vainqueur du Vendée Globe lors de l'édition 2016.

Parti des Sables-d’Olonne le 26 novembre 1989 avec 12 autres compagnons de régate, "des gladiateurs" comme ils étaient comparés à l’époque, le Français né au Maroc à Casablanca a inscrit son nom au palmarès encore vierge de la course. Après avoir surmonté "l’angoisse permanente" tout au long de sa traversée des quarantièmes rugissants, le pays de l’ombre comme il surnomme le grand sud, Lamazou a bataillé jusqu’au dernier mile nautique. Même arrivé, le fraîchement vainqueur du Vendée Globe Challenge doit encore patienter pour mettre un pied sur la terre ferme. En pleine marée basse, il lui est impossible d’emprunter le chenal pour amarrer au port des Sables. 

 On savait que celui qui allait gagner cette course allait trouver un accueil et une notoriété.

Mais quelques heures plus tard, alors que le soleil ne s’est pas encore levé sur la côte vendéenne, Titouan Lamazou, longue chevelure brune au vent et manteau rouge sur les épaules, peut lever les bras pour saluer la foule qui s’égosille à crier son nom, derrière les bruits des applaudissements et des klaxons. Un véritable héros qui doit revenir à la réalité après 109 jours à défier seul les éléments. "On savait que celui qui allait gagner cette course allait trouver aux Sables-d’Olonne un accueil et une notoriété, témoignait en direct sur FR3 le héros malheureux de cette première édition, Philippe Poupon. On ne peut pas se mettre à sa place." 

C’est donc sous un amas de caméras et micros que Titouan Lamazou vit ses premiers instants de retour sur terre. De la solitude à l’engouement général, il se retrouvera propulsé sur les Champs-Élysées, le 18 mars 1990, pour parader avec son dauphin Loïck Peyron, arrivé 16h30 plus tard. Un long périple qui marquera le début d’une histoire populaire autour du Vendée Globe. La 9e édition prendra le départ le 8 novembre 2020. 

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