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5e du Vendée Globe, Bernard Stamm est au ralenti

Le Suisse Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat), en 5e position du Vendée Globe, "essaie de tenir" le rythme imposé en tête de course dans l'océan Indien par les Français François Gabart (Macif, 1er) et Armel Le Cléac'h (Banque Populaire, 2e) mais dit être pénalisé par "pas mal de soucis techniques". Le duo de tête file à toute vitesse et s'est décroché du reste de la flotte, fondant sur la longitude du cap Leeuwin et les deux portes des classes australiennes.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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Des problèmes électriques...

Dans un entretien téléphonique jeudi après-midi avec l'AFP, Stamm a indiqué avoir "des problèmes avec les deux hydrogénérateurs" de son bateau (Cheminées Poujoulat), avec leur support qui s'arrache. Les deux appareils, qui servent à fournir l'électricité du bord -pour les instruments de navigation et le pilote, notamment- ne fonctionnent plus et Stamm a du se servir de son moteur (débrayé) pour fournir l'énergie nécessaire. "J'arrive à faire du courant (avec le moteur) mais je n'ai pas assez de gazole à bord pour aller jusqu'aux Sables-d'Olonne", a-t-il déclaré. Le skipper suisse, à la barre du 60 pieds (18,28 m) le plus puissant de la flotte -un plan de l'architecte franco-argentin Juan Kouyoumdjian-, a également affirmé avoir un problème avec la transmission du moulin à café de son monocoque. "Ca m'oblige à faire toutes les manoeuvres de winches à la manivelle et c'est super dur", a-t-il confié.

...et une dent cassée

"Tout ça est un frustrant car ça me décroche (des leaders) petit à petit", a ajouté Stamm, dont c'est la 3e participation au Vendée Globe (abandons dans les éditions 2000-2001 et 2007-2008). Le marin suisse, qui est âgé de 49 ans, n'est "pas étonné par le rythme de la course". "Nos bateaux vont vite naturellement, a-t-il expliqué. On s'est beaucoup préparé et il n'y a pas de raison d'aller moins vite". "Ca a l'air d'être stabilisé et je n'ai pas de douleurs", a répondu Stamm en réponse à une question sur sa dent cassée, soignée avec les moyens du bord mardi. "Ce n'était pas facile de faire quelque chose de propre, a-t-il poursuivi. C'est un truc stupide, c'est arrivé en mangeant une barre de céréales. J'ai appelé mon dentiste et on a ensuite tenu au courant (le médecin du Vendée Globe) Jean-Yves Chauve". "A eux deux, ils ont pu me dire ce qu'il fallait faire et je n'ai plus de douleur à vif. J'espère que ça va tenir car je ne suis pas tout près d'un dentiste", a-t-il plaisanté. A 16h00 heure française, Stamm pointait à 430 milles de Gabart et suivait une trajectoire plus au nord, qualifiée de "route de protection" pour éviter les calmes et les vents contraires d'un anticyclone.

Gabart et Le Cleac'h prennent la poudre d'escampette

Les deux hommes de tête profitaient en effet de conditions perturbées et naviguaient à 18 noeuds de moyenne à l'arrière d'un front, dans un solide vent de sud-ouest (25 noeuds) et 5 mètres de creux. Sur la même trajectoire, ils plongeaient vers les 50e Hurlants en direction des deux "portes des glaces" australiennes et devraient passer vendredi soir la longitude du cap Leeuwin. "Les moyennes sont impressionnantes, a reconnu Le Cléac'h. Maintenant, on s'est habitué à naviguer à 20 noeuds de moyenne alors qu'il y a encore un an ce n'était pas facile à réaliser. C'est bien d'aller à ces vitesses-là mais c'est un peu stressant aussi". "Ça va se calmer dans les heures qui viennent, a-t-il ajouté. Par moments, il y a de bons surfs et parfois ça fait de bons plantés. Le vent est assez instable en force. Parfois, il passe de 19 noeuds à 27 noeuds. A 19 noeuds on est un peu sous toilé mais à 27 ça commence à faire juste". 

Derrière, la situation était moins rose. Le Français Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3), en 3e position, avait du mal à échapper à l'anticyclone qui le rattrapait et ne marchait plus qu'à 12 noeuds. La frustration était encore plus importante pour le Britannique Alex Thomson (Hugo Boss) et le Suisse Bernard Stamm donc, qui ont perdu plus de 200 milles en l'espace de 24 heures et doivent désormais négocier l'arrivée de la dépression tropicale Claudia.

Classement à 19h00 GMT:
1. François Gabart (FRA/Macif) à 14.053,5 milles de l'arrivée
2. Armel Le Cléac'h (FRA/Banque Populaire) à 10,9 milles du premier
3. Jean-Pierre Dick (FRA/Virbac-Paprec 3) à 185,5
4. Alex Thomson (GBR/Hugo Boss) à 383,4
5. Bernard Stamm (SUI/Cheminées Poujoulat) à 455,6
6. Jean Le Cam (FRA/SynerCiel) à 1.173,2
7. Mike Golding (GBR/Gamesa) à 1.312,9
8. Dominique Wavre (SUI/Mirabaud) à 1.486,8
9. Javier Sanso (ESP/Acciona) à 1.823,2
10. Arnaud Boissières (FRA/Akena Vérandas) à 2.253,5
11. Bertrand de Broc (Votre Nom Autour du monde Avec EDM Projets) à 2621,9
12. Tanguy De Lamotte (Fra/Initiatives-Coeur) à 2927,3
13. Alessandro di Benedetto (Team Plastique) à 3533,1

La position des 13 skippers

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