"Je me suis prouvé que j'en étais capable" : dernier du Vendée Globe, le Finlandais Ari Huusela se voit comme "le gagnant de [son] histoire"
La neuvième édition du Vendée Globe s’est terminée avec l’arrivée de l’ultime concurrent encore en course : Ari Huusela a franchi la ligne vers 8h35 après moins de 117 jours passés en mer. Une vraie victoire pour ce marin non professionnel.
Ari Huusela a longtemps savouré ce moment. Le navigateur finlandais est arrivé en musique et en larmes sur le ponton des Sables d’Olonne, vendredi 5 mars. Les yeux mouillés par le bonheur d’être là, il a mis longtemps avant de quitter son bateau et de poser le pied à terre. "Je suis super happy", a-t-il répété, en référence au slogan "super happy sailor" (marin super content) qui l’a accompagné durant cette course qui pour lui a duré 116 jours 18 heures 15 minutes et 46 secondes.
"Il y a eu beaucoup d’émotions tout au long de la course, a expliqué Ari Huusela à franceinfo. Mais c’est le cas depuis que je me suis lancé il y a quatre ans. Et maintenant, je me suis prouvé que j’en étais capable."
"La nuit dernière, il y a eu beaucoup de larmes pour avoir accompli ça. C’est incroyable."
Ari Huuselaà franceinfo
Au soleil levant vendredi matin, le navigateur finlandais de 58 ans a franchi la ligne dans une mer plate. Un moment qu’il a tenu à faire durer, debout à l’avant de son monocoque. Les poings levés, le sourire solidement accroché sur son visage, il a goûté à son tour au plaisir de franchir la ligne d’un tour du monde. La remontée du chenal mythique des Sables d’Olonne avec une foule compacte, bruyante, sur les quais, l’a profondément ému. "C’est vraiment un endroit incroyable, s’extasie Ari Huusela. J’étais venu ici en 1996, il y a 25 ans, et j’avais vu tous ces gens dans le chenal pour accueillir les marins. C’est stupéfiant et je suis surpris que j’en aie moi aussi profité."
Pari réussi et promesse tenue
Même s’il assure que 90 % de sa course a été un grand bonheur, ce Vendée Globe n’a pas toujours été une sinécure pour celui qui est pilote de ligne dans le civil. Il n’avait pas de sponsor à six mois du départ. Il a dû emprunter pour acheter son bateau. Mais au final, il est bien là et pari est réussi : il avait fait la promesse à sa femme avant de partir de boucler son tour du monde en moins de 120 jours.
"C’est une grande victoire pour moi, a expliqué le pilote de ligne. Ça a été une grande victoire d’être au départ et maintenant d’avoir fini : je suis le gagnant dans mon histoire. Ces quatre dernières années, chaque soir avant de dormir, je me demandais : 'est-ce que je suis capable d’être au départ, est-ce que je suis capable de finir ?' J’ai eu de la chance : j’ai une super équipe et un bateau bien préparé. Je suis heureux d’avoir pu le faire."
Ari Huusela, devenu le premier Scandinave à terminer un tour du monde en course, va maintenant prendre quelques jours de repos avant de retrouver les commandes de son Airbus dans quelques semaines et d’écrire un livre pour raconter son exploit.
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