Vendée Globe: Gabart attendu entre 9h et 12h dimanche aux Sables
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Initialement, il devait arriver au petit matin, voire même dans la nuit. Mais dans la matinée, les organisateurs ont revu leurs prévisions. François Gabart (Macif) devrait donc couper la ligne d'arrivée en vainqueur entre 10h et 13h, et Armel Le Cléac'h devrait le suivre d'assez près, avec 2 à 5h de retard. Ce sera ainsi la fin d'un long duel, qui dure pratiquement depuis le départ de la course, après plus de 77 jours de mer, de combat et de lutte à distance. D'un point de vue météorologique, la situation est claire jusqu'à l'arrivée, avec un vent de sud/sud-ouest fraîchissant jusqu'à 30 noeuds qui va basculer à l'ouest/nord-ouest (25 noeuds), contraignant les deux skippers à empanner (virer de bord vent arrière) une dernière fois. Les derniers milles de cette régate planétaire de quelque 24.000 milles vont se transformer en une course de vitesse dans une houle de plus de 4 mètres. La sagesse conseillerait, si près du but, de faire preuve de prudence.
Mais l'expérience montre qu'à ce niveau de compétition, les skippers, en dépit de leurs dénégations, sont souvent tentés de pousser les feux jusqu'aux dernières encablures. Et à ce jeu (dangereux), Le Cléac'h -2e du Vendée Globe 2008-2009 derrière Michel Desjoyeaux- sera peut-être le moins raisonnable des deux... Mas le "chacal" (son surnom) n'a que peu de chances de pouvoir passer Gabart avant l'arrivée, à moins d'un énorme problème du leader.
François Gabart vit donc ses dernières heures de "tranquillité" avant de connaître la folie de l'arrivée d'un vainqueur du Vendée Globe.
La solidarité de Thomson envers Dick
A une centaine de milles dans le sud-ouest des Açores, le Britannique Alex Thomson (Hugo Boss) a incurvé sa route pour se rapprocher de Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3), dont le bateau a perdu sa quille. Dick, à une quarantaine de milles à l'est du Gallois, est arrivé jusqu'ici à progresser sans trop de mal, les ballasts de son monocoque remplis d'eau de mer, mais les conditions météorologiques se durcissent avec un flux de 25-30 noeuds de sud-ouest, avec une mer démontée. Le geste de Thomson a été salué par les organisateurs et est venu nourrir la longue histoire de solidarité de cette course hors normes. "La mer est de plus en plus grosse aujourd'hui", a indiqué Thomson dans un mail adressé à Dick. "Je ne suis pas serein de te laisser naviguer seul alors que le vent va se renforcer dans quelques heures. Je vais empanner et venir te rejoindre, naviguer à tes côtés jusqu'à ce qu'on retrouve des conditions météo plus modérés au large des Açores. Je sais que tu n'as pas demandé d'assistance mais cela ne fera pas une grande différence pour ma course et de toute façon, je n'ai pas vu d'autres bateaux depuis quelques mois, je me sens seul! J'espère que tout va bien pour toi. Alex".
La réponse du skipper de Virbac-Paprec 3 est tout aussi émouvante. "Merci beaucoup Alex. Ca me touche beaucoup", souligne-t-il. "Je vais étudier la météo pour voir si je peux continuer à naviguer en toute sécurité jusqu'aux Sables-d'Olonne. J'ai envoyé une photo avec un message pour toi: 'Alex, take this 3rd position with care' (prends soin de la troisième place). C'est important pour moi! N'hésite pas à m'appeler. JP" Finalement, le skipper français a décidé de ne pas s'arrêter aux Açores, pour faire route vers le Portugal. "Je suis agréablement surpris par le comportement du bateau", a expliqué le skipper de Virbac-Paprec 3, notant toutefois qu'il n'était "pas dans la vitesse pure" et naviguait sous voilure réduite (trois ris dans la grand-voile et petit foc).
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