Vendée Globe : Kévin Escoffier (PRB), sauvé des eaux par Jean Le Cam, est sain et sauf
Tout est bien qui finit bien. Après de longues heures d'inquiétude, Kévin Escoffier va bien. Le skippeur de PRB a été secouru par Jean Le Cam en pleine nuit à la limite entre l'Océan Atlantique et l'Océan Indien. Alors que la flotte approchait du Cap de Bonne-Espérance, Escoffier (40 ans) avait déclenché sa balise de détresse lundi suite à une voie d'eau importante sur son bateau. Ce n'est qu'après plusieurs tentatives de sauvetage que le Malouin est apparu sur le direct vidéo de Jean Le Cam (Yes we Cam), en bonne santé.
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"Je coule, c'est pas une connerie"
Rien n'a pourtant été simple pour les deux hommes dans cette opération contre-la-montre et contre les éléments. "Ça a été très rapide", détaille Jacques Caraës dans une interview pour Ouest-France. "On a eu un appel du CROSS Gris Nez pour dire que la balise de détresse avait été actionnée, donc une demande prioritaire. Dans le même instant, nous avons reçu un coup de fil de Jean-Marc Le Failler, son team manager, qui nous a annoncé qu'il a simplement eu un message 'Je demande assistance, je coule, c'est pas une connerie'. C'était hyper brutal. Le bateau s'est cassé en deux littéralement, l'étrave (l'avant du bateau) est montée à 90°. Il a juste eu le temps de mettre sa combinaison de survie et de se lancer à l'eau avec son matériel de survie."
Dans une mer pénible ("4 à 5 mètres de mer, voire un peu plus, du vent de 30 nœuds" détaille l'organisateur), l'expérimenté Jean Le Cam a tenté à plusieurs reprises une approche avant d'établir un premier contact visuel avec Kévin Escoffier. Le temps d'allumer son moteur, le skippeur PRB n'était plus en vue. "Jean a fait route à 1h15 heure française sur notre ordre pour rejoindre ce point à vitesse réduite", explique en parallèle Jacques Caraës sur le site du Vendée Globe. "Il n’a trouvé personne à la position donnée. Il a ensuite repris sa route au Sud-Est pendant trois-quarts d’heure, une heure. Alors qu’il progressait à 1,5 nœuds dans un vent de 20-25 nœuds sous voilure très réduite (3 ris dans la grand-voile et sans moteur), il a disparu de l’écran et nous l’avons entendu parler. On ne voyait plus personne."
Des conditions dantesques
Trois autres concurrents - Yannick Bestaven (Maître Coq), Boris Herrmann (Seaexplorer-Yacht Club de Monaco) et Sébastien Simon (Arkéa Paprec) - avaient été invités par l'organisation à se diriger vers la position de Kévin Escoffier pour participer aux recherches, tandis que les secours sud-africains (MRC Cape Town) avaient également été alertés. "Cette récupération a dû être assez active, un radeau de survie, ce n'est pas un engin qui surfe derrière vous. Il a dû être tracté et ne pas tenir la cadence du bateau, ça a dû être un sac à patates. Je crois que Kévin a fini à l'eau et dans ces cas-là, il y a un instinct de survie. Kevin nous a dit qu'il avait pris énormément de force pour remonter à bord. Je n'ai pas toutes les explications, mais je pense que dans ces cas-là, on est surhumain."
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Le Cam et Escoffier sont ensuite apparus à l'écran vidéo de Le Cam pour confirmer sa bonne santé. Le skippeur PRB pointait à la 3e place du classement avant son avarie fatale à son bateau. "Le dénouement a presque eu lieu plus tôt qu'on ne le pensait", explique, soulagé, Jacques Caraës pour Ouest-France. "Il faisait complètement nuit, ce n'était pas évident. C'est presque miraculeux. On avait beaucoup d'inconnues, de positions différentes. Je crois que la chance nous a un peu souri." Désormais sauvé, Escoffier va pouvoir retrouver les terres prochainement. Les quatre skippeurs, dont Le Cam, vont pour leur part reprendre leur route et voir le temps passé dans cette opération leur être retranché de leur temps au classement.
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