Vendée Globe : l'arrivée à huis clos, le maire des Sables scandalisé, Jean Le Cam triste
Le public n'aura eu le droit ni au départ, ni à l'arrivée du Vendée depuis le chenal des Sables d'Olonne. Comme pour les premiers milles le 8 novembre dernier, un huis clos a été imposée par la préfecture de Vendée pour l'arrivée des premiers concurrents, attendus le mercredi 27 janvier prochain. La décision est loin d'être appréciée par le maire de la ville, qui s'en est ému dans un communiqué. Un coup de gueule dont Jean Le Cam s'est fait le relais.
"Alors que les premières arrivées des skippers participant à cette course sont attendues la semaine prochaine, la situation sanitaire demeure très préoccupante", a expliqué la Préfecture de Vendée ce vendredi. "Une accélération de la circulation du virus est en effet observée au niveau national, comme en Vendée, des tensions se font jour sur l’offre de soins, notamment en réanimation, et de nouveaux variants du virus, plus contagieux, font leur apparition. Dans ce contexte, le strict respect des gestes barrières est plus que jamais nécessaire et, parmi ceux-ci, l’interdiction des rassemblements sur la voie publique."
25 arrivées à huis clos ?
Les principaux axes de la ville seront ainsi interdits aux piétons et aux véhicules, notamment les deux jetées au niveau desquelles le public avait pour coutume de s'amasser pour observer l'arrivée des skippeurs. Cette décision n'a pas plu du tout au maire des Sables d'Olonne, qui a partagé son sentiment dans un communiqué sans équivoque. "Notre préfet est à l'image du Président de la République et du Gouvernement dont il est le serviteur, il ne fait pas confiance aux élus locaux pour gérer de manière raisonnable et responsable les arrivées du Vendée Globe", s'est insurgé Yannick Moreau.
L'élu de la cité côtière vendéenne déplore notamment les incohérences de la prise de position du préfet, dénonçant notamment l'absence de "prise de considération" des idées émises par la ville. Les Sables d'Olonne souhaitaient notamment permettre aux riverains locaux de pouvoir être présents pour "déambuler masqués sur les quais et les jetées". "La culture des gens de mer, c'est d'accueillir les marins de retour du grand large. La culture des Sablais, des Vendéens, c'est d'accueillir les skippeurs du Vendée Globe. Et la réalité sanitaire des Sables d'Olonne permettrait de faire vivre cette tradition séculaire en trouvant un compromis." Yannick Moreau explique notamment que tous les week-ends, "10 000 personnes, venus des quatre coins de France" peuvent profiter du bord de mer, alors que les Sablais ne pourront en faire de même pour le finish haletant que promet cette édition 2020-2021 du Vendée Globe.
Ce communiqué a notamment été partagé par l'un des vétérans de l'épreuve, Jean Le Cam. Le skippeur de "Yes we Cam !" n'a eu qu'une seule phrase pour accompagner le partage des mots du maire des Sables, "c'est tellement triste". En 2017, 350 000 personnes avaient assistés au départ et à l'arrivée de l'épreuve. Si le cadre qui accompagnera le vainqueur cette année est dressé, qu'en sera-t-il de ses poursuivants ? 25 navires sont encore en lice et leur entrée dans le Port des Sables d'Olonne se fera par la suite au compte-goutte. "Que l'Etat et le préfet assument maintenant leurs responsabilités pour mettre en œuvre un huis clos que je persiste à croire inapplicable pour les 25 arrivées prochaines du Vendée Globe", assène ainsi Yannick Moreau.
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