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Vendée Globe : "La délivrance de la ligne d'arrivée va être magique" pour Armel le Cléac’h, affirme François Gabart

L'arrivée d'Armel le Cléac’h, probable vainqueur du Vendée Globe, est prévue jeudi en fin de journée. François Gabart, vainqueur en 2013, évoque sur franceinfo les émotions ressenties avant l'arrivée. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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François Gabart au micro de franceinfo, le 19 janvier 2017. (CYRIL DESTRACQUE / RADIOFRANCE)

François Gabart évoque les derniers moments avant sa victoire au Vendée Globe 2012-2013

Plus que quelques heures avant le verdict du Vendée Globe. L’arrivée du vainqueur de cette 8e édition aura lieu en fin de journée et sauf imprévu ou problème technique, c’est Armel le Cléac’h qui devrait s’imposer. Surdoué de la course au large, il sera le premier marin de l’histoire à finir trois Vendée Globe.

François Gabart, vainqueur du Vendée Globe 2012-2013, sera présent. Il a raconté jeudi 19 janvier à franceinfo ce qui se passe dans la tête d'un marin lors des dernières heures de la compétition.

francienfo : Vous ne vouliez pas rater ce moment particulier de l'arrivée ?

François Gabart : Cette arrivée est comme une grande fête pour la voile, une grande fête pour le Vendée Globe, et évidemment il fallait que je sois là. J'ai eu la chance il y a quatre ans de vivre un moment assez exceptionnel donc je me dis que je pourrais un peu par procuration, comme les milliers de personnes présentes ce soir, revivre ces émotions extraordinaires procurées par une une arrivée de tour du monde.

Cela fait partie de la solidarité entre marins de passer le témoin ?

Oui évidemment, mais c'est aussi un plaisir d'être ici. Il y a beaucoup de respect entre marins. Avec Armel, on s'était battu de manière assez forte il y a quatre ans, il était arrivé juste derrière moi, et je n'avais pas pu malheureusement être dans le chenal. Là du coup je peux être là et je peux venir le féliciter. Je pense que ça va me faire remonter des souvenirs, je n'en ai pas encore. Mais j'imagine que quand je vais voir le chenal, les milliers de personnes et Armel arriver, je vais repartir quatre ans auparavant et ça va être très fort.

Comment vit-on les dernières heures avant l'arrivée ?

Ce n’est pas simple. Un tour du monde c'est une course par élimination. Elle peut commencer le premier jour et malheureusement aussi le dernier. Il y a pas mal de dangers quand on arrive près des côtes, il y a plus de bateaux, des filets de pêcheurs, des cailloux aussi, c'est une navigation qui peut être plus compliquée qu'une navigation au large. A cette heure Armel doit être tout près de chez lui, ça doit être pour lui, très symbolique et très fort de voir les lumières de la terre, de sentir qu'il est en train de revenir à la maison. Il doit être très concentré mais il sait que ça sent bon et cette sensation est magique.

La délivrance de la ligne d'arrivée ça va être magique pour lui. A ce moment-là on est dans l'instant présent, on pense à son bateau, à ses voiles, à son réglage, au vent, à la météo, on regarde, on scrute, on essaye de ne pas se faire piéger. Il travaille depuis 74 jours. Ce n’est pas le moment de penser à autre chose. Ces moments de symbiose avec le bateau sont très forts et doivent continuer jusqu'à la ligne d'arrivée. A la ligne d'arrivée c'est chimique, en une seconde les hormones du corps changent. C'est une délivrance énorme. Il pouvait tout nous arriver, il ne peut plus rien nous arriver, on a gagné alors qu'on en rêve depuis des années et ça arrive en quelques secondes.

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