Vendée Globe : la voile "est un sport mixte, c’est ça qui fait la richesse de la course au large", explique la navigatrice Clarisse Crémer
Clarisse Crémer (Banque Populaire X) a franchi la ligne d'arrivée de la course autour du monde mercredi. elle est la navigatrice la plus rapide de l’histoire du Vendée Globe.
Arrivée mercredi 3 février aux Sables d’Olonne, Clarisse Crémer a terminé 12e du Vendée Globe 2020-2021. Elle devient la navigatrice l’ayant bouclé le plus rapidement, toutes éditions confondues, battant de plus de sept jours le record précédent d’Ellen McArthur. "J’ai à cœur de rappeler que c’est un sport mixte, nuance la skipper de Banque Populaire. C’est ce qui fait la richesse de la course au large, qu’il n’y ait pas de classement féminin à proprement parler. Hommes, femmes, tous confondus, chacun se bat avec ses armes. Et pour moi c’est très important."
Clarisse Crémer a toutefois fait part de sa satisfaction d’avoir battu le record. "On se donne à fond pendant trois mois pour boucler le tour du monde, et le fait de s’inscrire un peu dans l’Histoire de la voile, c’est une grande fierté", dit-elle.
"Je me considère comme une grande privilégiée"
"Je crois que j’ai été suivie par des bonnes étoiles pendant mon parcours sur l’eau", juge-t-elle. Elle a ainsi bouclé son premier tour du monde, en 87 jours, alors qu’elle n’avait jamais passé une nuit seule en mer, il y a six ans. "Ces dernières années, ça a été un peu en accéléré pour moi, et j’ai encore un peu de mal à me rendre compte de tout le chemin parcouru, confie-t-elle. Mais je me considère comme une grande privilégiée, j’ai beaucoup de chance de pouvoir vivre des aventures comme ça."
"Quand Banque Populaire m’a appelée pour me proposer un projet Vendée Globe, il y un peu plus de deux ans, j’ai été extrêmement surprise", se souvient-elle. "C’est une chance presque insolente dans une carrière. C’est un objectif énorme pour plein de marins, et tout le monde n’a pas la chance d’être sur la ligne de départ."
Alors, après cette proposition, "ça m’a demandé un peu de temps pour dire oui, pour être sûre que je n’étais pas en train de faire une bêtise", dit la navigatrice parisienne, diplômée d’HEC. "Ça m’a demandé de sonder au plus profond de moi quelle énergie j’avais pour faire tout ce qu’il y avait à faire. Pour être capable d’être sur la ligne de départ, et encore plus sur la ligne d’arrivée".
"La voile est un sport de compromis"
Un premier Vendée Globe que Clarisse Crémer a trouvé "vraiment merveilleux. C’est une drôle de vie, la vie de marin, c’est un privilège de dingue d’être dans ces contrées lointaines, tout seul. J’ai appris énormément de choses, et j’ai l’impression que plus je fais de bateau, plus j’ai envie d’être en bateau."
"J’ai beaucoup l’esprit de compétition, et sur cette course, j’ai dû le mettre un entre parenthèses. C’est tellement long, il peut se passer tellement de choses, le risque d’abandon est tellement élevé…"
Clarisse Cremerà franceinfo
"Par moments, la voile est un sport de compromis, il faut choisir où est-ce qu’on met le curseur pour ne pas casser, pour optimiser ses chances de terminer", explique la navigatrice. Alors, si elle doit faire un second Vendée Globe, "le refaire en poussant le curseur un peu plus loin côté compétition, aller plus vite, prendre plus de risques, ça me brancherait bien, pour voir ce que ça peut donner", conclut-elle.
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