Vendée Globe: Yannick Bestaven et Charlie Dalin creusent l'écart
Toujours en tête vendredi du Vendée Globe, Yannick Bestaven, comme son dauphin Charlie Dalin, entend profiter de la tempête attendue au passage du cap Horn lors de prochaines heures décisives pour basculer dans l'Atlantique avec un matelas suffisant pour se disputer la victoire à deux. Le skipper de maître Coq IV et celui d'Apivia, qui pointe à moins de 140 milles nautiques, ont encore creusé leur avance sur leurs poursuivants, selon le classement publié vendredi à la mi-journée.
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Depuis le pointage de 05h00 du matin, Dalin a grappillé 3 petits milles nautiques sur Bestaven grâce à une vitesse plus grande (20 noeuds contre 15), à l'approche du cap Horn. Les deux skippers français ont désormais une avance conséquente sur le troisième du classement, Thomas Ruyant (LinkedOut), qui pointe à plus de 470 milles nautiques de Dalin, contre 400 à l'aube, et ce en raison notamment de la faible vitesse (10 noeuds) enregistrée par son bateau et d'un foil manquant depuis une avarie il y a un mois environ.
Bestaven et Dalin, qui naviguent à l'est de la dépression dans un vent de Nord qui se renforce en avant de celle-ci, ont été les plus rapides lors des dernières 24 heures, provoquant une scission nette du groupe de tête. Si ce dernier comprend encore 11 concurrents répartis en un peu plus de 700 milles nautiques, les poursuivants du duo de devant ont été fortement distancés depuis mercredi. La dépression se déplace maintenant vers le Sud-Est entre les deux groupes de bateaux. Le vent de Nord-Ouest va lui se renforcer pour les deux leaders avant le cap Horn, influencé par la proximité de la cordillère des Andes.
La tempête pourrait atteindre environ 45 noeuds avec des rafales jusqu'à 60 noeuds en fin de journée samedi, et des vagues pouvant dépasser sept mètres de hauteur sont attendues. Pour les poursuivants, dont Thomas Ruyant et Damien Seguin (Groupe Apicil), situés à l'ouest de la dépression et qui naviguent dans un vent de secteur Sud qui devrait basculer progressivement au Sud-Ouest puis à l'Ouest, les perspectives immédiates sont moins brillantes.
Loin de cette bataille furieuse, le dernier du classement, Sébastien Destremau, 27e à plus de 6.200 milles, est entré dans la nouvelle année sur les flots de l'océan Indien. Pas épargné par les avaries depuis le départ le 8 novembre, le skipper de 56 ans s'affaire à bricoler pour obtenir un nouveau pilote automatique. "Pour l'instant, je suis à la dérive, à peu près contrôlée, je ne peux que faire du vent de travers ou du portant", explique-t-il.
"Je suis sur le pied de guerre pour remettre ce bateau en route, j'ai réussi à refaire les liaisons de barre", souligne le natif de Plancoët, qui a construit un meuble afin de positionner les capteurs de barre. "S'ils sont en bon état, je pourrai reprendre la route, sinon ça ne sera pas possible". Destremau devrait dans ce cas tenter d'atteindre la Tasmanie. La date limite d'arrivée aux Sables-d'Olonne a été fixée au 20 avril pour cette édition, un objectif atteignable, s'il parvient à réparer, selon celui qui avait terminé 18e et dernier lors de la précédente édition.
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