: Vidéo Clarisse Crémer : un vent frais sur le Vendée
Elle est navigatrice depuis cinq ans à peine, et pourtant, sur les pontons, on la surnomme déjà “la machine”. Portrait d’une skippeuse plutôt solaire que solitaire.
Clarisse Crémer ("Clacla" pour les intimes) fait partie des cinq femmes encore en compétition dans la course du Vendée Globe, un tour du monde à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance. Enthousiaste, curieuse, chaleureuse et connectée, la navigatrice incarne une nouvelle génération de skippeurs.
Clarisse Crémer n’est pas la plus célèbre des navigatrices et c’est plutôt normal puisque ce n’est qu’en 2015 qu’elle a réellement commencé la voile et elle n’avait pas prévu d’en faire son métier.
Une Parisienne née loin de la mer
Clarisse est née loin de la mer, à Paris, en décembre 1989. Petite, elle fait de la voile pendant les vacances chez ses grands-parents, entre la Bretagne et les îles normandes. Elle découvre le plaisir du grand air, avec sa sœur et ses frères. À l’âge de 12 ans, Clarisse participe aux "4 heures de Carnac" avec ses cousins et ses cousines. Elle y fait sa première rencontre avec le brouillard et a déjà l’impression de faire un tour du monde.
À l’école, tout se passe bien. Un bac S dans un lycée de Rueil-Malmaison, une classe préparatoire à Versailles et puis HEC, où elle arrive à garder un contact avec la mer en intégrant le club de voile de l’école. Avec l'association Rêve d'Enfance, Clarisse accompagne des jeunes en rémission de cancer en croisière. C’est là qu’elle fait la rencontre du skippeur Tanguy Le Turquais, son fiancé. Après HEC, Clarisse Crémer lance une start-up, avec son frère, pour organiser des séjours en pleine nature. À cette époque-là, Clarisse va bien, elle travaille et part s’échapper en Bretagne tous les week-ends, pour respirer.
Elle déménage en Bretagne et traverse l'Atlantique
En décembre 2014, Clarisse se rend à la sécurité sociale pour changer de statut. Au moment de parler de son projet au guichet, elle fond en larmes. Une chape de plomb qui s'écroule. Clarisse se pose cette question, pour la première fois : "qu'est-ce que je fais là ?" Trois mois plus tard, elle quitte Paris et rejoint Tanguy Le Turquais en Bretagne. C’est la première fois qu’elle fait quelque chose sans savoir ce qu’il va se passer derrière. C’est donc là, d'une certaine manière, le début de l’aventure.
Clarisse se lance le défi de traverser l’Atlantique alors qu’elle n’a jamais navigué seule. Elle veut participer à la Mini-Transat' de 2017. Cela lui laisse deux ans pour se préparer et tout apprendre. C’est le moment où elle fait ses premières courses en solitaire et où elle passe ses premières nuits en mer. Et puis elle se fait repérer dans une vidéo où elle propose à la marque Michel et Augustin de l'aider à traverser l'Atlantique. Pari réussi. Clarisse se fait remarquer et s’élance en octobre 2017 depuis La Rochelle, direction La Martinique. Elle termine 2e sur 55 concurrents dans sa catégorie. Un exploit.
Elle s'entraîne pendant deux ans pour le Vendée Globe
Clarisse n’est pas au bout de ses surprises. Durant l'hiver 2018, elle reçoit un coup de fil de Ronan Lucas, directeur du team Banque Populaire qui lui propose de faire le mythique Vendée Globe. Le challenge est accepté. Clarisse se prépare et suit en apprentissage en accéléré. Elle multiplie les sorties en mer et participe à la Transat’ Jacques Vabre en double avec Armel Le Cléac'h. Grâce à sa personnalité curieuse et enthousiaste, elle trouve progressivement sa place à bord de son nouveau bateau et montre qu’elle est prête pour ce grand tour du monde en solitaire. Le 8 novembre, Clarisse Crémer quitte les pontons des Sables-d’Olonne, direction le grand large, pour son premier Vendée Globe.
Les débuts n'ont pas été simples mais la jeune navigatrice parvient à entrer progressivement dans sa course. Elle passe le redouté Pot-au-Noir, l’équateur, le cap de Bonne-Espérance. Elle se fait pourchasser par l’anticyclone de Sainte-Hélène, mais toujours dans la bonne humeur. Jeudi 17 décembre, Clarisse Crémer est toujours engagée dans la course et fait partie des 15 premiers. Pour quelqu’un qui n’avait jamais mis les pieds sur un Imoca il y a 18 mois…chapeau !
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.