Voile : François Gabart "convaincu" de pouvoir faire "le tour du monde en moins de 40 jours" sur son nouveau trimaran SVR Lazartigue
Le navigateur français sera au départ de la Transat Jacques Vabre avec son nouveau bateau le 7 novembre au Havre.
"Je suis convaincu qu'on pourra faire le tour du monde en moins de 40 jours", annonce, jeudi 27 mai, sur franceinfo François Gabart. Déjà détenteur du record du tour du monde à la voile en solitaire, en 42 jours 16 heures 40 minutes et 35 secondes, établi le 17 décembre 2017 sur Macif, le skipper dévoile sur franceinfo son nouveau bateau, le trimaran SVR Lazartigue. "C'est un bateau qui sera capable de décoller plus rapidement que son prédécesseur et de maintenir ce vol plus longtemps."
franceinfo : Vous pouvez nous parler de ce bateau révolutionnaire qui sera mis à l'eau le 22 juillet ?
François Gabart : C'est un bateau qui va voler ! Il touche toujours l'eau avec ses appendices, ses fameux foils, mais c'est un bateau qui sera capable de décoller plus rapidement que son prédécesseur et de maintenir ce vol plus longtemps. Je suis convaincu et persuadé qu'avec toute l'innovation qu'on a dessus, on pourra faire le tour du monde en moins de 40 jours. C'est quand même assez génial, on est aujourd'hui capable de traverser l'Atlantique en moins de quatre jours en utilisant uniquement le vent. On peut encore améliorer ces temps-là en se déplaçant toujours de manière économe en énergie.
Vous dites économe, mais c'est un bateau qui coûte tout de même cher...
Oui, ce sont des investissements importants mais on a des accords de non-divulgation sur les montants de ces projets-là, donc je ne peux pas en parler (le prix de deux foils, à eux-seuls, tourne autour de 800 000 euros]. En revanche, ce sont des bateaux qui rapportent beaucoup. En équivalent d'achat d'espace publicitaire ces 10 dernières années avec la MACIF, c'est plus de 160 millions d'euros. C'est aussi toute une activité et des dizaines, voire des centaines, d'emplois créés en France qui participent au développement d'un savoir-faire unique.
Il n'y a qu'en France qu'on construit des foils pour des courses au large. Il y a toute une industrie qui s'est réorganisée.
François Gabardà franceinfo
Le vol a révolutionné plusieurs sports comme le kite, le surf, la planche à voile... Toutes ces pratiques ont basculé vers le foil qui permet de naviguer, même s'il n'y a quasiment pas de vent.
En tout cas, après des mois de rendez-vous et de craintes, vous avez enfin trouvé un nouveau sponsor ?
C'est effectivement une super bonne nouvelle parce que ce bateau sur lequel on travaille depuis des années va enfin avoir des belles couleurs et un nom : trimaran SVR Lazartigue [du nom du de la marque de soins capillaires]. C'est un soulagement, on sait qu'on pourra être au départ de la Transat Jacques Vabre dans quelques mois. Jusqu'ici, on avait un défi technique avec la construction du bateau. On se retrouve maintenant dans un défi technique et sportif avec la Transat Jacques Vabre en ligne de mire et ce départ du Havre le 7 novembre. Il y aura ensuite une route du Rhum en 2022, un tour du monde en solitaire au départ de Brest en 2023, un trophée Jules Verne en 2024. C'est un chouette programme, assez excitant. Le bateau sera accompagné d'un fonds de dotation pour la préservation des océans.
Vos cherchiez un sponsor avec des valeurs environnementales, mais comment peut-on défendre l'environnement lorsqu'on construit un bateau en fibre de carbone ?
C'est sûr qu'on a un bateau qui a un impact à la construction. En revanche, je crois profondément que ces bateaux peuvent servir la mobilité de demain. On peut trouver des solutions pour mettre des voiles sur des bateaux qui n'en ont pas. Sur nos bateaux on vole pour gagner des courses, mais on peut aussi imaginer voler pour consommer moins de carburant sur les bateaux à moteur. Et puis Didier Tabary, qui est à la tête de la marque Lazartigue, avait comme projet de créer une fondation. Notre rencontre a tout accéléré.
Le bateau sera accompagné d'un fonds de dotation pour la préservation des océans.
François Garbardà franceinfo
C'est une façon d'avoir un impact positif. Ce sont des marques qui sont déjà dans une réflexion et une approche très bonne pour la planète et c'était important pour moi.
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