Voile : le navigateur Tom Laperche, benjamin de la première édition de l'Arkea Ultim Challenge, confie son "envie de foncer"
Il a beau avoir 26 ans seulement, Tom Laperche a déjà l'assurance d'un vieux briscard. Le jeune marin est très à l'aise sur sa nouvelle monture de 32 mètres de long, ce trimaran bleu SVR Lazartigue, imaginé et conçu par le navigateur François Gabart. C'est sur ce même bateau que les deux hommes ont couru la dernière Transat Jacques-Vabre, où ils sont arrivés deuxièmes.
Cela fait donc deux ans que Tom Laperche navigue sur ce multicoque, et il s'apprête à prendre la mer en solitaire dimanche 7 janvier pour la première édition de l'Arkea Ultim Challenge, 45 jours autour du monde sans escale. Pour le benjamin de cette course, c'est une promotion express. "Oui j'ai envie de foncer !, reconnaît-il. Mais je ne suis pas quelqu'un qui fonce tête baissée sans n'avoir aucun doute, je suis plutôt quelqu'un de travailleur."
"Je me pose beaucoup de questions, je prépare les choses de manière assez méticuleuse. Des zones d'incertitude et des questionnements, j'en ai moins qu'il y a deux ans quand je me demandais si j'étais capable de faire ce tour du monde ou pas."
Tom Laperche, navigateurà franceinfo
"Aujourd'hui, je m'en sens capable, mais des interrogations, il y en aura d'autres jusqu'au départ et même pendant la course !", confie-t-il avec le sourire.
L'élève adoubé par son maître
Tom Laperche et François Gabart se côtoient depuis des années. D'abord en tant que concurrents pendant longtemps, puis le premier a fait un stage d'étude dans l'entreprise du second. François Gabart, recordman du tour du monde en solitaire, apprécie la personnalité de son cadet. "Pour compenser l'inexpérience, il faut de la maturité, et Tom fait partie de ces gens que je trouve très mature, explique-t-il. Il a du recul, à la fois ce côté très spontané et cette dynamique de jeunesse, cette énergie qu'on peut avoir, et en même temps en ayant quelque chose de très posé, parce que c'est important pour gérer un bateau, gérer un tour du monde et la complexité de cet exercice-là."
Jusqu'à présent, Tom Laperche n'a passé que quelques nuits seul sur ce bateau. "J'ai fait la qualification pour ce tour du monde, soit quatre ou cinq jours", admet-il. Pour l'Arkea Ultim Challenge, il naviguera seul pendant 45 jours, mais un tour du monde avec ces machines, c'est un rêve qu'il ne pouvait pas refuser. "Dans mon imaginaire, ce qui me faisait rêver quand j'étais enfant, je m'imaginais sur un multicoque, raconte-t-il. Ce sont ces images de bateau qui étaient en sustentation, entre l'air et l'eau, qui me donnaient envie de naviguer, d'aller vite sur l'eau. C'est hyper complet mentalement, physiquement, dans la maîtrise d'un bateau aussi."
Avec une ultime dose de stress avant le départ : son bateau a subi une grosse réparation, après une fissure sur le bras avant constaté à son retour de Martinique de la Transat Jacques-Vabre, et n’arrivera que samedi à Brest.
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