Voile : navigation avec François Gabart, avant son "défi terrible" de record du tour du monde en solitaire
François Gabart, à bord de son maxi-trimaran Macif, tente de battre le record du tour du monde en solitaire en moins de 49 jours. Franceinfo a pris la mer avec lui.
François Gabart, le surdoué de la course au large, s'attaque au défi le plus difficile de sa jeune carrière avec une machine mise à l'eau il y a deux ans et sur laquelle il a tout gagné. Parti samedi 4 novembre dernier de l'île d'Ouessant pour tenter de décrocher le record du tour du monde en solitaire, le skipper est actuellement dans l'Océan Atlantique à bord de son maxi-trimaran Macif. Le record est détenu par Thomas Coville, qui a fait le tour de la planète en 49 jours et 3 heures en décembre 2016. Franceinfo a pu naviguer sur Macif avec François Gabart, avant son départ.
Il est passé 7 heures du matin, le soleil commence à se lever après une nuit de navigation : nous sommes au Nord de Ouessant, non loin de la ligne que Gabart a coupé pour lancer sa tentative de record. Ce matin-là à l'aube, après une nuit très douce éclairée par une lune orangée toute ronde, le trimaran géant de François Gabart file à bonne allure au large de la Bretagne.
Nous filons à 24 nœuds. "Le bateau peut facilement dépasser les vingt nœuds sans qu’on s’en rende compte, explique François Gabart. C’est hyperfacile. Ce le sera un peu moins tout à l’heure : il y aura un peu plus de vagues et ce sera plus compliqué…"
Ces bateaux vont de plus en plus vite et sont de plus en plus compliqués à maîtriser. Lors de son record, il y a presque un an, Thomas Covile avait expliqué à son arrivée avoir puisé au plus profond de ses ressources. Presque jusqu'à l'épuisement. Aujourd’hui, Gabart sait que ce tour du monde sera difficile.
J’appréhende bien même si je sais que ce sera difficile. Il faudra s’engager physiquement et mentalement. C’est un défi terrible !
François Gabart
Depuis ce matin, l’homme a fait plus de mille tours de manivelles. Sur cinquante jours, il les comptera par milliers. "Je vais être engagé physiquement probablement comme jamais..."
Depuis la mise à l'eau de son bateau à l'été 2015, l'ancien vainqueur du Vendée Globe a tout gagné : trois transats, trois victoires. A l'arrière du cockpit, un "cocon", le cockpit spécialement aménagé où se trouvent toutes les commandes du bateau, à l'abri du vent et des vagues. "C'est de la sécurité et de la performance avant le confort. On a des bateaux qui vont vite, très, très vite. Et on a un vent apparent qui souffle en permanence sur le bateau qui peut être très élevé. On a fait des navigations d'entraînement où on en avait en permanence 40 à 60 nœuds, soit entre 70 et 100-110 km/h."
Si vous avez une vague qui vous arrive dessus à 100 km/h, ce n'est plus du confort, le fait d'être mouillé ou sec... C'est humainement pas possible d'encaisser ça !
François Gabartà franceinfo
A l'arrière du cockpit, une banquette accueille les moments de repos que s’accorde le skipper. À quelques centimètres, une mini-cuisine et l’ordinateur de bord. Quelques mètres carrés pour vivre un exploit hors normes.
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