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Ça s'est passé le 19 juillet 2015 : L'équipe de France de volley-ball soulève son premier trophée dans un tournoi majeur

Le 19 juillet 2015, l'équipe de France de volley-ball entre dans l'histoire du sport français. En dominant la Serbie en finale de la Ligue mondiale, les Bleus remportent leur premier trophée dans un tournoi majeur. Partis de la deuxième division, les défenseurs du Coq ont mis le monde à leurs pieds. Tout d'abord imbattables, ils sont devenus indomptables. Retour sur cette journée avec le sélectionneur Laurent Tillie et le capitaine de cette équipe, Benjamin Toniutti.
Article rédigé par Paul Giffard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
  (TASSO MARCELO / AFP)

Une balle de match interminable et un smash d'Antonin Rouzier envoie cette "Team Yavbou" sur le toit du monde. Les bras levés avec les sourires et les larmes de joie sur leur visage, ils viennent de rentrer dans l'histoire du sport français. Les Tricolores ont remporté leur premier titre international après sa victoire écrasante face à la Serbie (3 sets à 0) lors de la finale de la Ligue mondiale 2015. À Rio de Janeiro, au cours du Final 6, les coéquipiers d'Earvin Ngapeth, MVP du tournoi, ont imposé leur rythme et ont dominé la compétition du début à la fin. 

"Enfin un titre pour l'équipe de France de Volley-ball ! J'y cours depuis 1986", se souvient tout sourire le sélectionneur Laurent Tillie, à la tête des Bleus depuis 2012. En l'espace de trois ans, l'ancien réceptionneur-attaquant de l'AS Cannes a bâti une équipe pour tutoyer les sommets. "On a fait une campagne exceptionnelle avec tous ces voyages et puis gagner au Brésil, ça été quelque chose de fabuleux", ajoute le capitaine de cette équipe, Benjamin Toniutti

"On était dans une parenthèse magique"

Tombeurs du Brésil - vice-champion olympique et du monde en titre - et de la Pologne - champion du monde en titre - en demi-finale "à l'arrache" (3-2 alors que l'équipe de France menait 2 sets à 0), les Bleus sont dans leur bulle avant d'aborder sa deuxième finale mondiale après 2006. "Si je me souviens bien, le discours n’était pas très long", indique le patron des Bleus. "Les joueurs étaient bien dans leur match, je n’ai fait que les accompagner. Dans les vestiaires, ils avaient mis la musique en guise de rituel. On était dans une parenthèse magique."

Une parenthèse magique pour une finale mémorable. À l'image de la compétition, la domination de l'équipe de France est sans partage. Présents aux blocs, à la réception et sur les attaques, le premier set est un véritable récital (25-19). Emmenés par Kévin Le Roux, Nicolas Le Goff mais aussi Kévin Tillie, blessé lors de la demi-finale, les hommes de Laurent Tillie sont plus accrochés dans la deuxième manche mais c'est sans compter sur leur attaquants Rouzier et Ngapeth, auteurs respectivement de 17 et 16 points. L'écart va se creuser (25-21). À un set du premier titre intercontinental, les Bleus ne vont pas craquer. 

"On a fêté le titre au duty free"

À en croire Jean de La Fontaine, le roseau a plié mais n'a pas rompu. Dans la difficulté et menés 18-22, les Français ont fait le dos rond sans se poser de questions. Faisant preuve d'une énergie remarquable sur chaque point, la quatrième nation lors des derniers championnats du monde va infliger un 7-1 impressionnant pour s'adjuger son premier trophée majeur (25-23). "Individuellement, je n’ai jamais pensé à être le premier à soulever un titre pour le volley-ball français, le plus important, c’est qu’en terme de groupe (joueurs et staff), nous avons marqué l’histoire", souligne le capitaine, mettant en avant l'état d'esprit qui a guidé cette génération pendant l'intégralité du tournoi. 

À peine le trophée en main, pas le temps de fêter cela. L'ensemble du groupe doit vite se rendre à l'aéroport pour rentrer sur Paris. "Ce fut assez bizarre car la Fédération Internationale avait prévu la finale entre midi et deux, et à 15h on devait aller à l’aéroport pour prendre l’avion. Juste après la finale, on devait partir avec nos bagages pour rentrer en France. Même pas rester une journée su Rio. Cela a été compliqué de fêter le titre, nous l’avons célébré au duty free", regrette le sélectionneur. Un parcours magistral entaché par une célébration minime. 

"On avait l'impression que tous les voyants étaient aux verts"

"C’était peu probable de gagner cette Ligue mondiale", se remémore Benjamin Toniutti. En étant parti de la 2e division, les Bleus ont enchaîné les voyages aux quatre coins du monde en terrassant chaque nation sur leur passage. Le Japon, la République Tchèque, la Corée du Sud, l'Argentine, la Bulgarie, la Pologne ou encore la Serbie, tous ont subi la loi de la France. Tous, sauf les États-Unis qui ont fait de la résistance, une défaite qui a failli coûter chère aux Tricolores (3 sets à 1).

Dans l'obligation d'inscrire un set, les hommes de Laurent Tillie, alors menés 2 sets 0, vont sauver une balle de match afin de remporter leur unique manche du match. "On avait l'impression que tous les voyants étaient au vert", avoue le capitaine des Bleus. "Cela nous a permis de faire une très belle finale sans pression particulière, en étant relâché". Avec 17 victoires pour seulement une défaite, les Français sont au sommet de leur art et ne comptent pas redescendre. Quelques semaines plus tard, ils remporteront leur premier Euro. 

  (TASSO MARCELO / AFP)

"En 2014, on se fait sortir en demi-finale par le Brésil lors du Mondial et on ne parvient pas à se relever pour la troisième place. Chacun a été touché, et même encore maintenant, car on aurait pu aller chercher une médaille. Mais on s’est servi de cela pour la suite. C’est sans doute l’origine de nos victoires en 2015", conclut-il.

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